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Billet de blog 19 avril 2024

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Gaza appelle : « Oh, peuple du monde ? Où êtes vous ? »

Le monde a détourné les yeux de l’épave qu'est Gaza, qui en s’enfonçant un peu plus dans les abimes chaque jour était condamnée à refaire surface dans la violence.

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« Oh, peuple du monde ? Où êtes vous ? »

Le 07 octobre, comme la plupart des gens qui suivaient déjà la situation Gaza, j'ai été choquée par l'ampleur des tueries en Israël. Surprise, je ne le dirai malheureusement pas... L'oppression de la Palestine depuis 75 ans a été normalisée, et même plus, soutenue par la communauté internationale. Nul ne s’est soucié des détentions arbitraires, de la confiscation des terres, de l’emploi de la torture, des meurtres d’enfants . Le monde a détourné les yeux de l’épave Gaza, qui en s’enfonçant un peu plus dans les abimes chaque jour était condamnée à refaire surface dans la violence. 

Tout de suite, j’ai mesuré l’ampleur de la calamité pour les israéliens : la promesse d'un refuge pour la population juive s’est effondrée sous les yeux du monde entier. Qui peut comprendre leur ressenti ? Peuple massacrés depuis des siècles, ils ont pensé bâtir un sanctuaire. J'ai donc aussitôt redouté la violence, l'escalade verbale comme militaire menaçant les Palestiniens. 

Les premiers bombardements ont charrié les premières victimes dans mon téléphone. Je le savais : nous allions être inondés de photos d'enfants déchiquetés, amputés, brulés soulignant le plus sinistre des constats : notre humanité à fait naufrage à Gaza. Il y est plus devenu supportable de voir des bambins paisibles dans leur linceuls blancs que des enfants délivrant des râles d'agonie. 

Pour conjurer mon angoisse grandissante, j'ai écumé Le Monde, le New York Times, j'ai dérivée incrédule pendant des heures devant Al Jazeera, CNN, cherchant une rationalité à ce massacre. Je me mentais en me disant que cette horreur est peut-être le prix à payer pour la liberté des Palestiniens. Je n'acceptais pas ces petites filles habillées en rose, extraites des décombres ensanglantées. Je ne voulais pas me soumettre à l’existence de ces parents hurlant de douleur, étreignant leurs fils tandis que d'autres berçaient tendrement ce qui leur était laissé : la dépouille de leur bébé.

Comment pouvions-nous tolérer l’abomination ? Étions-nous devenu des robots insensibles ?

Et pourtant, après 6 mois, les mêmes photos s’échouent toujours, pied de nez à nos protestations, à nos manifestations, à nos boycotts, comme si nous ne faisions rien d’autre qu’un caprice. Nous hurlons de tous nos corps « STOP » sans que cela n'enraye le cours du temps, ni ne ralentisse la marche de la mort... 

"Oh world, where are you ? " hurle la Palestine. Je réponds aujourd'hui en pleurant que je me pose la question moi aussi ...

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