Texte d'un ami envoyé à certains parlementaires suite aux sanctions qui frappent les députés dits " frondeurs "
SANCTIONS !
Donc des députés dits frondeurs ont été sanctionnés à la suite de leurs prises de position. Cette décision me parait contestable au moins pour deux raisons.
Dans un contexte de défiance à l’égard de la parole politique, alors que le fossé entre élus et citoyens ne cesse de se creuser, il conviendrait, au contraire, de féliciter des élus qui par leur prises de position, leurs critiques, se montrent fidèles aux engagements pris devant leurs électeurs en 2012.
La fidélité aux engagements pris devant les électeurs me parait préférable à la discipline. Malheureusement, en politique, la discipline est davantage récompensée que les convictions. Critiquer, ce n’est pas faire le choix de la facilité, c’est au contraire faire le choix du courage. C’est la première raison.
Sanctionner les députés « frondeurs » c’est sanctionner le débat, les critiques, les propositions. La crise, les difficultés du présent ne sauraient justifier une telle sanction.
Le PS est un parti de débats, de propositions. Le rôle d’un parti qui gouverne n’est pas de se réfugier dans la discipline, mais de proposer, d’anticiper, de préparer l’avenir. Sanctionner les critiques, c'est de la part du gouvernement reconnaître qu’il a peu d’arguments crédibles à opposer aux frondeurs. Avec la crise, faut-il remplacer la critique par le murmure, les débats par la soumission, la solidarité par la rigueur ? C’est la critique et le doute qui permettent de progresser et de bousculer les certitudes de la pensée unique.
Faut-il renoncer à la foi dans l’intervention publique, à la recherche de l’égalité, à l’organisation de la solidarité au motif que le gouvernement peine à trouver des solutions ? Je ne le crois pas.
C’est la deuxième raison.
Un parti de gouvernement n’est fort dans l’action que s’il est fort et sûr dans sa réflexion. Il faut libérer la réflexion, les critiques, les propositions et non les sanctionner.
Jacques VUILLEMIN