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Billet de blog 17 décembre 2024

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Coup de tonnerre dans la cybersécurité américaine : le rôle de la CISA en question

Vent de tempête sur « l'ANSSI » Américaine ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ces derniers jours, la communauté de la cybersécurité est en ébullition. Une proposition choc a fait surface : le sénateur américain Rand Paul souhaite réduire drastiquement les pouvoirs de la CISA, l’agence fédérale chargée de la sécurité des infrastructures critiques face aux cybermenaces. Certains vont même jusqu’à évoquer sa fermeture pure et simple. Une idée qui fait grincer des dents et soulève de vives inquiétudes.

Mais pourquoi une telle tempête ? Et surtout, quelle serait la conséquence de l’affaiblissement – voire la disparition – d’une telle agence sur la sécurité des États-Unis et au-delà ?

La CISA : c’est quoi exactement ?

Créée en 2018, la Cybersecurity and Infrastructure Security Agency (CISA) est un pilier central dans la stratégie de cybersécurité américaine. Sa mission ? Protéger les infrastructures critiques du pays – des réseaux électriques aux systèmes d’eau potable, en passant par les hôpitaux et les services gouvernementaux – contre les attaques informatiques.

Imaginez un hôpital dont les systèmes informatiques sont paralysés par une cyberattaque : les opérations s’arrêtent, les patients sont en danger. Ou encore une ville entière plongée dans le noir à cause d’une attaque contre le réseau électrique. La CISA travaille jour et nuit pour prévenir de telles catastrophes et réagir en cas d’incident majeur.


Pourquoi Rand Paul veut-il s’attaquer à la CISA ?

Pour le sénateur du Kentucky, la CISA représenterait un danger pour les libertés individuelles. Il accuse l’agence de surveiller les communications et de collaborer avec les géants de la technologie pour censurer certaines informations sur les réseaux sociaux, sous prétexte de lutter contre la désinformation.

En bref, selon ses détracteurs, la CISA serait allée trop loin dans ses prérogatives, empiétant sur la liberté d’expression. De là à vouloir réduire ses pouvoirs, voire la fermer ? Une mesure radicale qui divise.


Fermer la CISA : une vision ou un risque colossal ?

D’un côté, les partisans de Rand Paul affirment que d’autres agences fédérales peuvent prendre le relais pour protéger les infrastructures critiques. Pour eux, réduire les pouvoirs de la CISA ne mettrait pas en péril la cybersécurité nationale.

De l’autre, les experts tirent la sonnette d’alarme. Les cyberattaques sont de plus en plus sophistiquées et fréquentes : ransomware paralysant des hôpitaux, espionnage industriel, attaques contre les administrations... La suppression d’une agence spécialisée comme la CISA pourrait ouvrir une brèche énorme dans la défense numérique des États-Unis.

En 2023, des incidents majeurs comme la compromission de réseaux énergétiques ou encore des attaques ciblant des infrastructures électorales ont montré à quel point une coordination nationale est cruciale.


Ce qu’il faut retenir

La proposition du sénateur Rand Paul soulève une question fondamentale : jusqu’où doivent aller les pouvoirs des agences de cybersécurité dans un État démocratique ? Entre protection des infrastructures et défense des libertés individuelles, le débat est loin d’être tranché.

Ce qui est certain, c’est que la cybersécurité reste un défi majeur du 21ᵉ siècle. Et dans un monde où les menaces numériques ne cessent d’évoluer, affaiblir les défenses américaines pourrait avoir des conséquences mondiales.

Alors, vision stratégique ou prise de risque inconsidérée ? Seul l’avenir nous le dira, mais une chose est sûre : les cyberattaques, elles, ne prendront pas de pause.

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