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Billet de blog 4 février 2025

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Le PS : un parti de droite comme les autres

La nomination de Bayrou comme premier ministre nous apporte avec elle un spectacle que la politique française a le don de nous offrir et qui lasse de plus en plus.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Après la prise de fonction de Bayrou, qui nous montre une fois de plus que nous ne sommes pas en démocratie, les négociations ont repris pour trouver un budget et ainsi éviter que « les cartes vitales ne fonctionnent plus » mais surtout pour renouveler les aides publiques aux parasites du CAC40.

La sortie médiatique de Bernard Arnault en est une preuve. Les grands voleurs préfèrent toujours rester dans l'ombre mais la menace de censure qui pesait sur le gouvernement l'a obligée à sortir de sa cachette.

Sortie remarquée puisque le plus cher des assistés du pays a tenu un discours de donneur de leçon dont seule la grande bourgeoisie a le secret : la menace de délocaliser les entreprises et de fuite de ses congénères consanguins vers des pays ensoleillé ou l'impôt est inexistant.

Dans les acteurs principaux de ce sketch, on retrouve une fois de plus le Parti Socialiste (PS)

Suite à la dissolution voulu par le président de la république, la gauche, dans un rare moment de lucidité, s'est alliée sous la bannière du Nouveau Front Populaire (NFP) pour empêcher l'extrême droite d'arriver au pouvoir comme Macron le souhaitait.

Cela a fonctionné sur la base d'un programme de rupture, version allégée du programme de La France Insoumise (LFI).

Le PS s'est dévergondé quelques instants pour censurer Barnier et son budget austéritaire. Petite extravagance pour un parti qui n'a pas pour habitude de prendre des risques politiques. Folie passée le PS est vite revenu à la table des négociations avec Bayrou, comme un bon toutou qui rentre à la niche.

Le fantôme du Parti Communiste Français (PCF) et les éoliennes écologistes (EELV) ont d'abord suivi le PS, pensant que son objectif était de faire avancer les propositions du programme du NFP.  LFI a fait le choix de ne pas y aller.

Au bout d'une petite poignée de réunions avec le gouvernement et le président, PCF et EELV claquent la porte. Ils se sont vite aperçu que négocier avec Bayrou était à peu près aussi utile que de pisser dans un violon, donnant ainsi raison à LFI de ne pas y être allé dès le début.

Dans le même temps que ces rencontres, Retailleau et Bayrou ne cessent d'enchaîner les sorties médiatiques pour draguer l'extrême droite en reprenant ses idées et son vocabulaire. La faillite morale et intellectuelle de la droite est totale.

Le Parti Socialiste, en phase terminale de la maladie d'Alzheimer, oublie une fois de plus sur quel programme ses député.e.s ont été élu.e.s. Il oublie que c'est d'abord et avant tout pour empêcher l'extrême droite de gouverner comme le souhaitait Macron.

Ses cadres miment de s'indigner pour faire bonne figure aux yeux d'une part de ses électeur.rice.s. Ils sont en fait dans la continuité de la loi Cazeneuve, de la déchéance de nationalité, des drames Léonarda et Rémi Fraisse. Rien n'a changé au Parti Socialiste qui vire toujours plus à droite.

Les mauvaises langues diront qu'il est même en phase d'extrême droitisation. Difficile de ne pas leur donner raison.

Pire encore ! Le programme pour lequel les électeur.rice.s ont voté comportait une ligne très claire : l'abrogation de l'article 49.3, principale arme anti-démocratique de la constitution en vigueur.

En prenant la décision de ne pas censurer l'immonde Bayrou qui impose son budget par l'utilisation de cet article, le PS prouve qu'il n'a rien d'un parti "social-démocrate" comme il le revendique, mais est bel et bien un parti de droite qui souhaite avoir du pouvoir quoi qu'il en coûte.... pour le peuple.

LFI crie à la trahison (à juste titre selon moi), le PCF et EELV rasent les murs et le RN peut donc tranquillement décider si il votera, ou non, la motion de censure déposée par le NFP. Peu importe, ce gouvernement illégitime a déjà son assurance vie.

Pour pousser la mauvaise blague un peu plus loin, le parti de la rose proposera une motion de censure pour dénoncer l'emploi de l'expression "submersion migratoire" par Bayrou. Cette démarche n'a aucune chance d'aboutir. Il s'agit de l'ultime coup de communication d'un parti riche d'une histoire d'un siècle de trahison.

Au final ce parti d'usurpateur.rice.s accepte la copie gouvernementale, pourtant encore plus austéritaire que celle de Barnier et portée par un ramassis de laquais de l'extrême droite.

De fait, il quitte le NFP, se place désormais dans "le socle commun" de la macronie en devient le dernier rempart pour sauver le soldat Bayrou de la censure.

Le Parti Schizophrène est bel et bien de retour à la maison : celle d'une bourgeoisie qui fait les yeux doux à l'extrême droite et qui va pouvoir continuer de s'en prendre au peuple pour sauver les intérêts financiers de quelques uns.

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