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Billet de blog 4 octobre 2025

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L’hôpital s’effondre et les pouvoirs publics regardent ailleurs, notre grande enquête

En Bretagne aussi, le « droit à la santé pour tous » est en soins palliatifs. C’est le constat amer des trois nouveaux volets de notre grande enquête sur la lente agonie hospitalière. Où les tableurs Excel, les consultants privés, la tarification à l’acte et les médecins « intérimaires » ont pris le pas sur une démarche de soins, à la fois respectueuse des patients et des personnels de santé.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1
Hôpital public : une destruction programmée, un marché pour le privé © Achille Ménard

2003-2023. En deux décennies, le basculement vers la « T2A » a mis l’hôpital public à l’os. Cette tarification à l’activité donne un prix à chaque geste médical. Obligeant les hôpitaux à participer à une véritable « course à la rentabilité ». Une course déloyale, tant les efforts demandés au public n’ont d’égal que les avantages accordés au privé.

Des actes médicaux mal rémunérés qui plombent les budgets des hôpitaux, des bâtiments « non conformes à l’accueil du public » et des médecins qui fuient vers le privé : l’hôpital s’effondre et les pouvoirs publics regardent ailleurs.

L’hôpital public rationné… les cliniques privées rassasiées

Tableurs Excel dans chaque service. Consultants privés – voire même publics –, à chaque étage. Des gommettes vertes et rouges validant chaque acte. Ainsi va « la course à la rentabilité », imposée à l’hôpital, depuis une vingtaine d’années. Contraint et forcé d’appliquer la doctrine de la tarification à l’activité ou T2A.

Cette tarification à l’activité, taillée sur mesure pour le secteur privé, impose aux hôpitaux un enfer d’injonctions contradictoires. Notamment pour les maternités, un service tellement mal rémunéré qu’il « creuse le déficit » de nombreux établissements bretons. Exemple frappant à Dinan où la baisse du taux de natalité, cumulée à l’impossibilité de trouver des praticiens, a mécaniquement engendré la fermeture de ce service, en 2020.

Découvrir le deuxième volet de l'enquête

Déficits abyssaux, bâtiments vétustes : hôpitaux bretons en péril imminent

Illustration 2
En Bretagne, l’hôpital public cherche médecins de toute « urgence » © Achille Ménard

Essoré par la T2A, l’hôpital public s’enfonce et les bâtiments partent à vau-l’eau. Risques d’incendies, draps en guise de fenêtres, l’urgence n’est plus tenable. Pour certains hôpitaux, les projets de rénovation dorment pourtant dans des cartons, depuis dix, quinze ans. Empêchant les établissements de développer leur activité. Et donc, de dégager de l’argent.

Un cercle vicieux qui affaiblit d’autant plus l’accès aux soins pour toutes et tous.

Découvrir le troisième volet de l'enquête

Hôpital public cherche médecins, de toute « urgence »

En sous-effectif chronique, l’hôpital n’en finit pas de chercher des médecins et soignants pour assurer un fonctionnement à peu près normal de ses services. La foi dans le service public a toutefois ses limites : en situation d’épuisement, nombre de médecins fuient vers le privé. Et, alors que la loi Neuder du 27 juin 2025 devait permettre l’augmentation du nombre de médecins formés et l’allocation de moyens financiers et humains, François Bayrou déclarait en juillet qu’une « plus grande efficacité sera demandée à l’hôpital ».

Ce n’est pas tout : les soignants doivent se tenir prêts, d’ici mars 2026, à un autre sacrifice en accueillant, « des milliers de soldats blessés en cas de conflit armé généralisé en Europe », selon une note du ministère de la Santé du 18 juillet dernier.

Découvrir le quatrième volet de l'enquête

Neuf mois d'enquête au service des citoyennes et des citoyens

Illustration 3
En Bretagne, l’hôpital public rationné… les cliniques privées rassasiées © Achille Ménard

Cette enquête de neuf mois est signée par Isabelle Jarjaille et Caroline Trouillet. Raphaël da Silva a réalisé les infographies. Achille Ménard est l’auteur des dessins.

Elle fait l’objet d’un partenariat de diffusion avec Mediapart et d'autres médias, en français et en breton.

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