Tirer un trait : dans une ambiance studieuse et (relativement) dépassionnée tant l’affaire est entendue : sans est fini du PS et d’un possible gouvernement de gauche. Cette « synthèse » clôt une période historique initiée en 1978 avec le programme commun de la gauche et qui s’est empalée pour finir sur le « vote utile » du 1er et du 2ème tour des Présidentielles de 2012. Aussi, la démarche qui fait de la dimension électorale le fer de lance du changement (en convoquant ses « sujets-consommateurs » au grand bal des salopards et des corrompus tous les cinq ans) et qui conçoit le mouvement social comme son bagage accompagné est caduque.
Il s’agit alors de mettre en œuvre une démarche qui part « du bas » : La solution c’est le peuple ! Affichons nous.
Mais, ce n’est pas rien que de vouloir passer à autre chose : cela suppose de sortir de l’incantatoire et de penser l’action politique d’un point de vue pédagogique, du pas à pas, parce que comme l’a dit un délégué : « le peuple doit se constituer part lui-même. »
Sortir de « l’entre soi » :
Le congrès a mis au cœur de l’action du PG le processus constituant, démarche part laquelle le peuple doit s’approprier son destin ; et il a fixé l’assemblée citoyenne comme « l’institution » de base d’un nouveau rapport au pouvoir. Cela répond à un imaginaire citoyen déjà constitué où les mots : république, liberté, égalité, fraternité font sens et constituent le prérequis pédagogique pour s’engager dans une telle démarche.
Or, on nous a volé les mots : le phénomène d’exclusion généré par la dureté des politiques austéritaires produit des effets massifs de dépolitisation dont l’abstention en est le révélateur sur le plan institutionnel et le repli sur la sphère privé-identitaire la traduction pratique. Au final, les gens sont exclus du champ politique.
Dans une enquête, menée par des stagiaires de bio-force, sur le vivre ensemble à Vénissieux, l’occurrence qui revenait au fil des interviews est le mot « ghetto » qui sur un plan imaginaire traduit bien le sentiment d’appartenance à un monde d’exclus .
Refonder un imaginaire citoyen constitue donc un prérequis à notre action. Faire de la politique autrement suppose aujourd’hui d’expérimenter de nouvelles pratiques militantes à travers des dispositifs qui donnent la parole au peuple d’abord, avant, et à la place du discours militant certifié conforme (qui aura toujours l’occasion de se confronter après).
Sortir de l’euro « ? » :
Cette question cristallise aujourd’hui la question sociale. Le constat partagé, rappelé par Jacques Généreux, c’est que la politique d’austérité menée au sein de la zone euro au nom de la dette -l’affameuse dette- est insoutenable et inacceptable.
Mais, « La sortie de l’euro » c’est d’abord le chiffon rouge agité par les médiacrates pour faire peur : pas d’alternative sinon le chaos.
Mais nous n’avons pas peur et nous ne sommes pas bêtes, en tout cas pas à ce point là. La leçon de choses que Tsipras a donné patiemment pendant six mois ( et continue à donner ) en résistant au procès d’intentions qui lui était fait d’avoir à choisir entre le renoncement ou le chaos a fait « pschitt ». En poussant les négociations jusqu’au bout il a démontré – c’est à dire fait de la politique une pratique pédagogique – l’acte criminel, le coup d’état financier auquel se prépare la Troïka contre les Grecs mais aussi contre les peuples d’Europe.
Avec « OXI », Non seulement Le peuple Grec a repris la main dans les négociations face à la Troïka, mais il crée les conditions d’une possible mobilisation générale en Europe.
Alors sortira , sortira pas … les peuples en décideront si nécessaire le moment venu parce l’Europe c’est à Nous et non pas aux Banksters qui veulent nous affamer au nom de la dette pour continuer à se goinfrer, de décider.
En attendant un seul mot d’ordre : RESISTANCE ! et soutien au peuple Grec !
Claude DELORME, délégué au congrès