Le modèle de la famille traditionnelle bourgeoise, autoritaire et patriarcale, qui a prévalu dans nos société modernes à travers le mariage monogamique impliquant : fidélité conjugale, position de la femme dépendante économiquement du mari et réduite au rôle de génitrice en charge de fournir des enfants « biens élevés », cellule de reproduction de la force de travail, est largement contestée depuis plus de 50 ans.
Ce que Wilhelm Reich qualifiait de « structure servile » constitutive des « sujets » de l’état a été largement mis à mal par les luttes féministes imposant successivement : le droit au divorce, l’IVG, la parité revendiquée partout et aujourd’hui la reconnaissance de l’égalité des droits quelque soit l’orientation sexuelle de la personne.
La droite réalise, mais un peut tard, que « la révolution sexuelle » est passée par là comme une révolution profonde de la vie culturelle. De là vient ça crise d’angoisse devant la dissolution de « l’institution famille » en tant que soutient réactionnaire à la hiérarchie de l’Etat, de l’Eglise et de l’entreprise. Rien d’étonnant que la droite extrême toujours en manque d’autorité et de « führer » fasse aussi l’apologie de la famille française. « La peste émotionnelle » générée par ces mobilisations de masse crée un terrain propice à la chasse aux « déviants » de l’ordre moral, aux violences contre les homos et les étrangers pauvres promus en bouc-émissaires de la crise à titre principal ou secondaire.
L’idéologie libérale, avec la promotion de l’individu-roi, a généré d’autres modèles de contrôle social de la sexualité : à travers la femme-objet « porteuse » de consommation, le détournement de l’énergie libidinale par la pornographie, et aussi par la précarité du salariat qui affecte tous les travailleurs et les femmes en particulier. Autant de leviers de pouvoir pour gérer « l’économie » du rapport productivité du travail /consommation au service de la religion de notre temps constituée par la trinité du Marché, de l’Argent et du St-Esprit d’entreprise.
Rien ne dit que ces deux méthodes de contrôle des populations pauvres ne peuvent cohabiter en une version réactualisée du « sabre et du goupillon. »