BAS LES MASQUES : A toi, très chère Sibeth,
Je suis enseignant, confiné et en continuité pédagogique (= au taff) mais pour toi sans travail. Tu me demandes de postuler de toute urgence pour un emploi dans l’agriculture. J’ai cru que c’était une blague de Jean Lassale ! Mais Non ! c’est Sibeth : dingue !
J’ai failli tomber dans les pommes !
Alors, relevons le défi : Chiche ! comme le pois dans mon cerveau qui m’empêche de réfléchir et m’incite à foncer tête baissée. Manier le bâton et la carotte ça a eu un effet bœuf sur moi, un réflexe pavlovien issu de mon conditionnement éducation nationale.
Je n’ai aucune expérience dans le cueillette ou ramassage des fraises, ni qualifications dans ce domaine mais j’ai un vécu qui parle pour moi.
Depuis des années, j’endure des réformes à la noix, je fais face à des élèves qui en gros sur la patate et j’ai régulièrement les visites des grosses légumes qui racontent des salades.
Par conséquent, je pense avoir les qualités requises voire les compétences pour venir t’aider dans cette mission d’intérêt national. Allons enfants de la patriiiieee ...
Ayant l’habitude de travailler pour des prunes depuis des années tout en gardant la pêche, je ne serais pas contre un peu de beurre dans les épinards.
Vu que je fais le poireau en ce moment et que je suis fauché comme les blés, je ne serais pas contre un petit voyage en absurdie ayant l’habitude de glisser sur des peaux de banane gouvernementales, tu vois ça me connaît ! Je suis donc impatient de goûter au fruit défendu ...
De plus, au point où on en est, comme les carottes sont cuites et avant que tout le monde mange les pissenlits par la racine, allons tous ensemble en rang d’oignons tenter de sauver la France de la famine.
C’est la raison pour laquelle il important que tout le monde ramène sa fraise et appuie sur le champignon : ça urge ! Sibeth nous sonne et nous prend pour des bouts de chou car elle pense qu’on a rien dans la citrouille.
Vous l’aurez bien compris, ce n’est pas le moment de couper la poire en deux : fonçons !
J’ai donc décidé de postuler, de sauter le pas pour éviter de faire chou blanc vu que j’ai un cœur d’artichaut.
De toutes façons, je n’ai plus un radis vu que j’ai eté pressé comme un citron depuis dix ans, le peu que j’avais je l’ai dépensé en PQ et gel hyroalcoolique ...
Puis, avant que ce soit la fin des haricots, je me suis dit que je me referais bien la cerise en ramassant des fraises. Ça me fera un peu d’oseille en ces temps difficiles et ainsi j’aurais de nouveau la banane.
Me voilà enfin arrivé à bon port. Après avoir travaillé comme un forçat pour gagner mon avoine on m’a payé des cacahuètes. J’ai tout claqué jusqu’à me prendre une pistache le tout pour une belle aux yeux d’amande. J’ai fini rond comme une queue de pelle et le visage rouge comme une tomate. Prends-en de la graine me disait mon père ... Là j’ai tout pris à un point où tu as fini par me courir sur le haricot à force de nous prendre pour des navets et de refiler la patate chaude.
Pour conclure, tu m’a demandé de traverser la France, de faire quelque chose d’illégal, en l’occurrence rompre le confinement au risque de finir dans le panier à salade et pour couronner le tout j’ai pris une prune !
Ah je te jure, j’en ai entendu des vertes et des pas mûres mais toi t’a cassé la baraque !
Si je peux me permettre un conseil : Sibeth : arrête de ramener ta fraise et de faire la course à l’échalotte parce que là, tu as pris le melon.