Rien ne va plus à Carcassonne. Et il ne fait pas bon y faire de la politique. Locale surtout. Et si en plus on concocte des Kebabs...
Au "pays des mémés qui aiment la castagne" tout le monde s'en donne à coeur joie depuis le second tour des élections municipales. Gérard Larrat, le maire sortant (UMP) a été élu avec une courte, très courte, majorité, d'une cinquantaine de voix, sur plus de 20 000 électeurs.
Du pain béni pour son challenger, Jean-Claude Pérez (PS), député de la première circonscription de l'Aude qui au soir même de l'élection annonçait qui présenterait une recours en annulation... voire en inversion des résultats du scrutin.
Depuis, ce recours a été déposé auprès du tribunal administratif de Montpellier. Il repose sur de multiples infractions présumées au code électoral, en l'occurrence principalement sur le fait qu'un président de bureau n'aurait pas exigé les pièces d'identité de bon nombre d'électeurs et que, surtout, l'équipe sortante et ses supporters auraient produits de fausses procurations.
C'est là qu'intervient le volet "judiciaire" voire pénal de l'affaire. Et c'est celui là qui met le feu chez les Cathares.
Chacun, quasi quotidiennement, y va de sa plainte. D'un côté, celui du perdant, pour "fraude électorale". De l'autre pour "diffamation", entre autres. Pas un jour ne se passe sans qu'une plainte soit déposée, sans qu'une audition ait lieu et sans que les rumeurs les plus tordues courrent dans une ville qui n'accepte pas mais ne peut nier sa verve méridionale. Résultat : Carcassonne est partagée en deux et dans le "microcosme" du centre ville l'on se regarde en chien de faïence tandis que la population soupire.
La réalité, à ce jour, c'est qu'une information judiciaire pour "fraude électorale" a été ouverte et qu'après deux mises en examen, l'instruction a été délocalisée pour apaiser le climat. Deux personnes ont été mises en examen. La première est le patron d'un fast-food oriental, un Kebab -nous y voilà- qui aurait été la plaque tournante de.... 4 procurations présumées fausses. Sur les 4, deux auraient été confiées à un proche du maire, son chauffeur en l'occurrence, qui ne pouvant les honorer les a lui même confiées à sa femme et sa fille. L'employé municipal en question est le second mis en examen.
Et puis c'est tout.
Pour résumer, le candidat PS qui a perdu l'élection de 58 voix en conteste 61. Le sortant a déposé plusieurs plaintes notamment pour des fraudes relatives au financement de la campagne. Et l'ambiance est délétère au commissariat de police. Forcément, pour que de fausses procurations présumées soit validées, il faut bien qu'un officier de police ait manqué à ses devoirs, de vérifications au moins. D'où une enquête interne au commissariat de police, finalement confiée, au SRPJ de Montpellier dans un souci de neutralité. Et d'apaisement.
Désormais, l'on ne parle plus des chaussettes perpignanaises mais des kebabs de Carcassonne ! Sauf qu'ils sont cuisinés avec une sauce bien aigre.
C'est convenu, la "baston" post électorale à Carcassonne, bientôt surnommée "Corsecassonne" va faire bouléguer les blogs pendant quelques semaines. Prochain épisode très bientôt : le sortant aurait une "bombe", de plus et sans que rien ne vienne soit dit en passant, entre les mains contre le challenger et aurait déjà déposé de quoi faire invalider les comptes de campagne du candidat PS. Ce dernier affirme n'avoir pas tiré toutes ses cartouches.
Vivement la fermeture de la chasse... et le prochain épisode.