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Maire de Saint Médard en Jalles VP Bordeaux Métropole député suppléant 6 eme de Gironde et Militant de Gauche.

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Billet de blog 1 octobre 2025

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Plan d’urgence : sauver nos services publics essentiels

La France traverse une période d’instabilité et d’inquiétude politique sans précédent depuis des décennies. Les institutions peinent à produire des majorités solides, la confiance dans la démocratie recule, et l’extrême droite prospère sur le sentiment d’abandon. L’urgence est de rétablir ce qui fonde la République : la santé, l’éducation, la justice et la sécurité.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La France traverse une période d’instabilité et d’inquiétude politique sans précédent depuis des décennies. Les institutions peinent à produire des majorités solides, la confiance dans la démocratie recule, et l’extrême droite prospère sur le sentiment d’abandon. Dans ce climat de défiance et de crispations, l’urgence est de rétablir ce qui fonde la République : la santé, l’éducation, la justice et la sécurité.

Car le paradoxe est cruel : la France est riche. Elle n’a jamais produit autant de valeur. Mais cette richesse est accaparée par une minorité. Depuis vingt ans, les ultra-riches ont vu leur patrimoine exploser, dopé par la spéculation et l’allègement continu des impôts qui les concernaient. Suppression de l’ISF, flat tax sur le capital, allègements massifs de cotisations sociales : chaque gouvernement a ajouté sa pierre à ce que l’on appelle pudiquement une « politique de l’offre », mais qui fut surtout une politique de la rente.

Résultat : une fiscalité effondrée du côté du capital, des recettes publiques en recul de trois points de PIB en moins de vingt ans – soit près de 80 milliards d’euros par an –, et un État qui s’endette non pas pour investir, mais pour compenser les cadeaux faits aux plus riches et aux grandes entreprises. Pendant ce temps, l’hôpital, l’école, la justice et la police – les piliers de notre République – s’affaiblissent à vue d’œil.

Il est temps d’arrêter cette folie. De rompre avec vingt ans de renoncements. Et de bâtir un plan d’urgence, jusqu’à la prochaine présidentielle, financé par la justice fiscale et confié aussi aux territoires, pour remettre debout la République et restaurer la confiance.

Sauver l’hôpital

Plus de 30 000 lits fermés en dix ans. Des services d’urgence qui saturent. 60 % des soignants qui envisagent de quitter leur métier. La santé publique n’est plus garantie partout sur le territoire.

Nous proposons un plan 100 000 soignants en 5 ans, avec des salaires alignés sur la moyenne européenne. Réouverture de lits, pôles territoriaux de santé, réinvestissement dans la psychiatrie et la santé mentale. Fin de la tarification à l’acte, retour à un financement global fondé sur la qualité. Un pays qui ne soigne plus n’a plus de République.

Soutenir massivement l’école et l’université

Depuis vingt ans, les exonérations fiscales et sociales s’empilent, mais l’école publique s’enfonce. Classes surchargées, enseignants mal payés, universités sous-financées : nous sacrifions l’avenir.

Nous proposons un plan Éducation et Universités 2030 : +10 milliards d’euros par an pour l’enseignement supérieur, afin de financer la recherche et de créer 30 000 postes. Allocation d’autonomie pour les étudiants, logement social étudiant et repas à 1 € généralisés. Classes plafonnées à 20 élèves en primaire dans les zones prioritaires. Revalorisation immédiate de 10 % des salaires enseignants, accompagnée de carrières repensées.

Redonner des moyens à la justice

La justice française est deux fois moins dotée que celle de l’Allemagne. Délais interminables, magistrats épuisés, prisons surpeuplées.

Nous proposons un doublement du budget en 5 ans : 15 000 magistrats et greffiers recrutés, infrastructures rénovées, justice de proximité développée. La République ne peut rester crédible si le droit est inaccessible.

Une police républicaine de proximité

La sécurité n’est pas un luxe, c’est un droit. Mais la police doit être respectée et respectable.

Nous proposons 30 000 recrutements en 5 ans, une réforme de la formation axée sur les droits humains, la lutte contre les discriminations et les violences, et des commissariats modernisés. La priorité sera donnée à la police de proximité et à la lutte contre les violences conjugales, les trafics et la cybercriminalité.

Un plan d’investissement confié aux territoires

L’État seul ne peut tout. Depuis vingt ans, les gouvernements recentralisent, tandis que les collectivités étouffent. Pourtant ce sont elles qui construisent les logements, rénovent les lycées, financent les transports, aménagent les infrastructures.

Nous proposons un grand plan d’investissement public territorial : les villes porteront la relance du logement social et de la rénovation énergétique. Les régions piloteront la modernisation des lycées, le développement des transports collectifs, la transition industrielle. L’État garantira les financements, mais les collectivités auront la main, avec des dotations renforcées et stables.

Ce plan, estimé à 20 milliards d’euros par an, viendra compléter les efforts sur la santé, l’école, la justice et la police. Il sera financé par les mêmes sources : retour de l’ISF, fin de la flat tax, imposition minimum sur les multinationales, réduction des niches inefficaces.

Pour une République de la considération

Ce n’est pas un rêve, c’est une nécessité. Dans le contexte actuel de crise politique et sociale, si nous ne faisons rien, nous perdrons ce qui nous unit : le droit d’être soigné, d’apprendre, de vivre en sécurité et d’obtenir justice.

Ce plan d’urgence, limité mais décisif, doit tenir jusqu’à la prochaine présidentielle. Il n’a pas vocation à tout résoudre, mais à empêcher l’effondrement. C’est un acte de considération pour les soignants, les enseignants, les magistrats et les policiers. Considération pour les habitants des villes et villages qui attendent des logements abordables, des transports fiables, des écoles dignes. Considération pour la République elle-même, qui ne peut être forte que si elle tient ses promesses.

Il faut tourner la page de vingt ans d’allégements fiscaux qui n’ont produit ni prospérité, ni égalité. Refaire de l’impôt non pas une punition, mais l’expression de notre solidarité. Redonner à l’État et aux territoires les moyens d’agir.

C’est ainsi que nous sauverons l’hôpital, l’école, la justice et la police. C’est ainsi que nous redonnerons confiance aux citoyens, dans un pays qui doute et s’inquiète. C’est ainsi que nous reconstruirons la République, avant qu’il ne soit trop tard.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.