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Maire de Saint Médard en Jalles VP Bordeaux Métropole député suppléant 6 eme de Gironde et Militant de Gauche.

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Billet de blog 18 juillet 2025

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Le scandale permanent.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ainsi donc, ils persistent.

Ceux qui ont échoué dans tous les domaines – déficit commercial abyssal, explosion du déficit public, dégradation programmée des services publics, affaissement de l’hôpital, de l’école, de la justice, recul de l’influence diplomatique de la France en Europe comme dans le monde –, ceux-là même prétendent encore donner des leçons, tracer la voie, parler au nom de la raison. Ils s’acharnent, contre vents et marées, à conduire une politique économique héritée des années Thatcher-Reagan, fondée sur le dogme éculé du ruissellement, de la baisse de la dépense publique et de la soumission aux intérêts dominants.

Mais ce n’est plus seulement un échec. C’est un scandale.

Car dans le même temps, les inégalités explosent, les grandes fortunes prospèrent, les classes moyennes s’épuisent, les plus modestes sont acculés, et des millions de nos concitoyens vivent dans l’angoisse du lendemain. La pauvreté revient dans les campagnes, s’installe dans les quartiers populaires, gagne même les classes travailleuses. Le nombre de SDF, y compris d’enfants, atteint des records. Le travail ne protège plus de la misère. L’ascenseur social est en panne, et la République, jour après jour, trahit sa promesse.

Et comme si cela ne suffisait pas, ces dirigeants méprisent le suffrage universel.
Ils foulent le résultat des élections, contournent les votes, ignorent les mobilisations. Ils ont jeté aux orties la parole donnée du « front républicain », préférant jouer avec le feu de l’extrême droite plutôt que remettre en cause leur modèle. Le cynisme est total. Ils préfèrent voir leur peuple souffrir que leurs privilèges vaciller. Ils n’ont pas seulement échoué : ils ont trahi.

Trahi la République, qui n’a de sens que si elle est sociale.
Trahi la démocratie, qui exige le respect de la souveraineté populaire.
Trahi la France, qui mérite mieux qu’une classe dirigeante repliée sur elle-même, aveuglée par ses dogmes, sourde aux souffrances, incapable d’imaginer un autre avenir.

Alors oui, la question brûle : notre démocratie peut-elle survivre à ce degré d’incompétence, de cynisme, d’irresponsabilité ? Peut-elle tenir face à une telle combinaison de brutalité sociale, de soumission économique et d’indignité politique ? La réponse est peut-être non… si nous laissons faire. Mais la réponse peut être oui… si le peuple reprend la parole.

Car il y a une autre France. Une France qui ne renonce pas.
Celle des soignants, des enseignants, des chercheurs, des agents publics, des entrepreneurs, des artisans, des agriculteurs, des artistes, des maires, des bénévoles, des citoyens engagés. Une France qui se bat au quotidien, qui crée, qui soigne, qui protège, qui invente. Une France de la décence commune, de l’éthique du lien, du refus de l’humiliation. Une France qui a déjà quitté ce pouvoir, dans son cœur, dans ses votes, dans sa conscience.

C’est elle qui porte l’avenir.
C’est elle qu’il faut écouter, respecter, soutenir.
C’est elle qui peut reconstruire, réinventer, redonner souffle et sens.
Pas pour un retour en arrière. Mais pour un saut démocratique, social et écologique. Un effort commun, fondé sur la justice, le savoir, la coopération, l’égalité réelle et la dignité humaine. Ce peuple, que l’on voudrait désespérer, est notre meilleure chance. Il est riche de ses talents, de ses colères, de ses espérances. Il est prêt. Prêt à se lever, à reprendre la parole, à reprendre la main.

Le moment est venu. Le scandale n’est pas seulement ce pouvoir indigne.
Le scandale serait désormais de ne rien faire.

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