75. Le loup hurle à la lune. Mais s’occupe-t-il seulement de la lune ? N‘est-ce pas à lui-même qu’il crie son existence, ne la crie-t-il pas aux siens, à ses proies aussi, galvanisé, énervé, inquiété par cette pleine lune si étrange ? L’hominidé ancestral, contemplant l’inconnu, vivait en groupes de quelques dizaines d’individus, avec certainement comme aujourd’hui des hiérarchies et des revendications mouvantes, des « plans » pour tirer son épingle du jeu social, promus par des membres du groupe, selon les personnalités et les opportunités. Ainsi s’aiguisait l’esprit dans la nécessité vitale de comprendre des stratégies toujours modifiées par une conjoncture évoluant année après année, au jour le jour. Il fallait se tenir au courant des affaires du groupe, comprendre les non-dits, les sous-entendus ; analyser les situations ; se faire violence personnellement : j’ai peur, je suis intimidé, j’ai quelque chose à perdre et à gagner, c’est un dilemme. Soudain, je sens que je ne peux faire autrement : j’agis, je fais copain avec untel, je modifie mes alliances, j’exprime ou je me rallie opportunément à un avis. Toujours en réfléchissant ? Non, l’intuition, la passion et la faim de tout ce qu’il faut pour assurer ma parade sont omniprésentes.
Billet de blog 15 mai 2008
Je réfléchis et soudain...
Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.