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Donné nettement battu par Juppé et Sarkozy dans les sondages, Fillon domine dans les urnes lors des primaires et la France le voit déjà président de la République. Et puis, patatras, le Pénélope Gate éclate, enchaîné par le Canard, le candidat des Républicains est dans les cordes, à un doigt d'être jeté hors du ring.
Le Figaro, journal de droite, résume ainsi les faits :
"Sept jours après ses premières révélations sur les emplois présumés fictifs de Penelope Fillon comme attachée parlementaire z ff/ ,. Ade son mari et comme salariée de la Revue des deux mondes, Le Canard enchaîné revient sur l'affaire, en affirmant dans son édition de ce mercredi que la somme perçue par Penelope Fillon comme assistante parlementaire de son mari et de son suppléant Marc Joulaud serait de 831.440 euros brut. L'épouse du candidat aurait été rémunérée dès 1988, et non de 1998 à 2002, comme l'hebdomadaire l'écrivait la semaine dernière. Quant aux revenus perçus par deux des enfants de François Fillon comme assistants parlementaires au Sénat - mission dont leur père a lui-même révélé l'existence il y a une semaine sur TF1 -, l'hebdomadaire avance la somme de 84.000 euros: 57.084 euros brut perçus par Marie Fillon et 26.651 euros par son frère Charles. Soit en tout plus d'un million d'euros pour l'épouse et deux des enfants du candidat.
L'enquête préliminaire porte sur les qualifications de détournement de fonds publics et d'abus de bien social au titre d'un contrat de travail non honoré à la Revue des deux mondes. «Ce n'est pas à ceux qui sont accusés d'apporter la preuve de leur innocence mais bien aux enquêteurs de fonder leur culpabilité», rappelle froidement Antonin Lévy."
La question politique n'est pas la question judiciaire. Au moment où le salaire moyen en France est de 1'666 euros par mois, est-il encore imaginable pour la droite de convaincre suffisamment d'électeurs, notamment les petites gens, d'amener leur candidat fétiche jusqu'à l'Élysée. La dynamique qui a permis à Fillon de se débarrasser dans les primaires de la droite de Juppé, de Sarkozy et de tous les autres, se retourne aujourd'hui tel un boomerang contre lui. Sa capacité à crédibiliser un discours de rigueur et d'économies budgétaires, incluant la disparition de centaines de milliers de fonctionnaires est voisine du néant. La parole de Fillon a subitement le poids du vide.
Et, attaché à ce néant, quelqu'un qui n'est pas Ulysse, peut-il traverser la présidentielle en hérault des temps nouveaux ? Sachant que la réponse est non, tous ses adversaires boivent du petit lait.
Les hauts-capitonnés du parti des Républicains vont se réunir. Ce ne sera pas facile de dénicher un remplaçant propre à Fillon. Juppé ne veut pas jouer des doublures, Nicolas est encoublé dans les affaires et a été rejeté par la base du parti. Qui peut sortir encore du chapeau ?
La France est en danger et ce n'est pas bon pour l'Europe ! Exactement le créneau sur lequel s'est engagé Emmanuel Macron, que de plus en plus de gens assimilent au moindre mal ou à même à un espoir.
La configuration est si peu ordinaire qu'à gauche, même Mélenchon doit s'i terroger : n'est-il pas temps de renouveler une unité commune de gauche qui aurait alors, et alors seulement, une chance d'être au second tour ?
Le jeu est si incertain que même François Bayrou y perçoit une éclaircie pour foncer à travers les nuages et empocher le pactole.
Car c'est de pactole dont il s'agit dans l'affaire Fillon, une sorte de démonstration clinique que la politique n'a été depuis la nuit des temps qu'une affaire d'argent pour les politiciens et non pas de souci pour la Cité.
Qui fera rêver la France ?
Bonjour en tous les cas à tous ceux qui convaincront Fillon de renoncer à l'Élysée !