1 novembre 2017 Redaction 1dex Modifier
Carles Puidgemont, en demandant protection à la Belgique, est très clairement devenu un réfugié et un demandeur d’asile, même s’il semble ne pas vouloir [encore] transformer son « visa touristique » en une demande formelle d’asile politique. Peut-être, en fin stratège et joueur d’échecs, attend-il, après l’assignation des juges espagnols, une demande d’extradition de l’Espagne !
Wikipédia nous informe : « Un réfugié – au sens de la Convention du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés – est une personne qui se trouve hors du pays dont elle a la nationalité ou dans lequel elle a sa résidence habituelle ; qui craint avec raison d’être persécutée du fait de son appartenance communautaire, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, et qui ne peut ou ne veut se réclamer de la protection de ce pays ou y retourner en raison de la dite crainte.
Les personnes essayant d’obtenir le statut de réfugié sont appelées demandeurs d’asile. Les demandes d’asile faites dans les pays industrialisés se fondent le plus souvent sur des critères et des motifs politiques et religieux. »
Sur cette base, on ne voit guère comment un juge belge, appréciant les faits réels portés à sa connaissance par l’avocat belge de Carles Puidgemont, pourrait nier cette qualité et lui refuser l’asile politique. Le président de la Generalitat de Catalogne est en effet, en raison de ses opinions indépendantistes, menacé du délit fictif de rébellion et peut encourir une peine de trente années d’emprisonnement. Deux membres éminents de la société civile, représentant l’ANC et Omnium, les deux Jordis, sont en détention préventive pour des motifs qui désespèrent les vrais démocrates, de Catalogne et d’ailleurs. On annonce même la prochaine arrestation, ce jeudi, de Carme Forcadell, présidente du Parlement catalan (et on ose encore soutenir, dans les chancelleries européennes, que l’Espagne est une démocratie).
Ainsi, au coeur de l’Europe de la liberté et des Lumières, existent deux prisonniers politiques et un réfugié « politico-touristique », menacés dans leur vie personnelle du simple fait d’avoir voulu exercer pleinement leurs droits démocratiques.
Une question lancinante revient dès lors avec force : la démocratie est-elle une farce ? L’Espagne voudrait tant que les puissants de ce monde répondent ouvertement OUI à cette douloureuse question.
Mais la Catalogne de Puidgemont, de Junqueras, de Romeva, de Forcadell et de plein d’autres désire le contraire.
Bonjour à tous les réfugiés politiques !
Post Scriptum I : les Indépendantistes doivent imaginer le sourire aux lèvres la rage dont doivent faire preuve les « puissants » de Madrid après la décision de toutes les forces indépendantistes, y compris la CUP, de participer aux élections du 21 décembre. Les sondages donnent déjà les indépendantistes vainqueurs. Depuis juin, les partisans de l’indépendance ont augmenté de quelque 2,3 points pour atteindre 48,7 % (on se demande bien pourquoi l’Espagne ne voudrait pas « pacter » un vrai vote d’indépendance …. probablement parce que les dominants de Madrid savent que leur chef charismatique, @MarianoErdogan, va commettre encore tant de bêtises que la progression du camp indépendantiste n’est pas prête de s’arrêter.
Post Scriptum II : un abonné a décidé que L’1Dex avait une vision trop « indépendantiste » des faits et qu’il refusait même de lire L’1Dex Mag numéro 2 qui paraitra ce prochain 1er décembre. Je ne peux que lui conseiller, pour sa santé, de s’abonner à la chaîne de télévision de Madrid, dont l’objectivité est légendaire. Nous sommes en tous les cas très fiers du dossier FOCUS SUR LA CATALOGNE, qui est, une année après sa rédaction, en plein dans l’actualité.