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Billet de blog 4 juin 2013

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Un crime contre la démocratie : l'urgence bancaire

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le Conseil fédéral a jugé que le temps bancaire de la place financière était à l’urgence. Qu’il y a donc un état d’urgence à changer une loi fédérale car les Américains en ont tout simplement pleins les baskets des atermoiements des négociateurs suisses. Un état d’urgence dicté par on ne sait quelle urgence qu’il y aurait aux Etats-Unis à traîner on ne sait qui devant on ne sait quelle Cour de Justice pour on ne sait exactement quelles raisons précises. Il y a donc urgence, nous serine-t-on, à permettre aux banques de violer nos lois bancaires pendant une année. Et une urgence à ce que le Parlement se saisisse dans l’urgence de ce projet de loi non soumis au référendum populaire du fait de son extraordinaire urgence. Et, dans l’urgence, sans la moindre préparation sérieuse préalable, on fait avaler aux Chambres fédérales que l’urgence est à sauver d’autres établissements bancaires (en sus des seize premiers privilégiés) qui à défaut subiraient les pires assauts du Département de justice américain. Dans l’urgence, surtout éviter que le peuple ne puisse donner son opinion sur des questions éminemment techniques inconnues des parlementaires même. A ce stade d’urgence scélérate, on en reste baba d’émotion. Heureusement que le Parlement suisse est béni des dieux, car son acquiescement providentiel aura son moment de piété divine au sens romain des augures de jadis.

Et dit autrement et plus simplement : il n’y a aucune urgence juridique; le parlement est sur le point de violer la Constitution fédérale; les banquiers se frottent la panse en faisant semblant d’être contrits; une loi urgente entrera en vigueur sous la contrainte et les menaces d’un gouvernement étranger; la loi sera votée dans l’indifférence générale; à un Etat de droit succède un Etat d’urgence.

Sans masque, le vengeur masqué du totalitarisme anti-démicratique se profile au devant de citoyens indifférents.

Ainsi soit-il : la Suisse est à genoux.

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