A qui le Ballon d’or de l’année 2013 ?
Frank Ribeiry, avec Heinckes, a tout gagné cette saison avec le Bayern Münich ? Mais qui sérieusement, dans ce choix éminemment subjectif, oserait avancer le nom du Français ? Des aventuriers de la réflexion sportive facile, quelques amis de la Fête de la bière, des Allemands qui feintent de croire que la Bundesliga est indépassable, quelques sportifs des banlieues qui apprécient le langage, l’un ou l’autre coach imaginant un jour pouvant succéder à Guardiola. Ribeiry aura le bronze, ce n’est pas rien et qu’il sache déjà que pour y accéder à ce Graal il faudra soulever la Coupe du monde à Maracana en 2014. Ce n’est pas rien.
Deux hommes sont donc face à face : Ronaldo, le Madrilène, et Messi, le Catalan. Deux stars, chacune avec ses fans inconditionnels. Deux footballeurs aux qualités différentes. Deux buteurs. Deux inventeurs de l’improbable. Deux millionnaires du football-spectacle, deux enfants gâtés par les dieux. Deux rivaux qui ne rechignent pas à défendre les couleurs de leur pays d’origine. Deux immenses stars adulées.
Choisir cette année le Ballon d’or est loin d’être facile. Le Portugais n’a rien gagné en 2013 : dominé par le Barça en championnat, battu par l’Atletico en finale de la Coupe du Roi, dominé par Messi aux buts marqués, Ronaldo peut s’appuyer sur une fin d’année extraordinaire incluant ce triplé fabuleux à Stockholm pour la qualification à la Coupe du monde 2014. Messi a suivi le chemin inverse : il a été proprement phénoménal au début de l’année conduisant le Barça de Tito Vilanova vers le titre de champion d’Espagne, dominant le classement des buteurs sans laisser la moindre chance à son rival de le dépasser, puis blessé il n’a pu donner sa pleine mesure contre le Bayern; avant il avait conduit aussi l’Argentine vers une qualification facile pour le Brésil.
Si votre jumelle porte au loin et parcourt l’ensemble de l’année 2013, l’or du ballon peut être attribué une fois de plus, une quatrième, à Lionel Messi. Si votre regard reste focalisé sur les trois derniers mois, l’évidence du foyer restreint de votre jumelle désignera pour la première fois Ronaldo.
Un combat sportif entre la Catalogne et l’Espagne, plus qu’entre le Portugal et l’Argentine, plus qu’entre le sucesseur de Maradona et celui d’Eusebio.
Le soutien à la révolution poétique et pacifique impose que le Barça soit préféré sujourd’hui encore au Real Madrid, car entre Mas et Rajoy personne ne doit hésiter.
Post Scriptum : ne pas manquer demain à L’1dex (http://1dex.ch/) la « Lettre ouverte à tous les journalistes suisses (et à tous les autres) » dont les premiers mots sont « Chers Darius et consorts ». Un article éminemment plus sérieux que cette facétie.