STEPHANE RIAND (avatar)

STEPHANE RIAND

Avocat; rédacteur à L'1dex (www.1dex.ch);

Abonné·e de Mediapart

496 Billets

0 Édition

Billet de blog 6 juin 2013

STEPHANE RIAND (avatar)

STEPHANE RIAND

Avocat; rédacteur à L'1dex (www.1dex.ch);

Abonné·e de Mediapart

L'Amérique gelée, légèrement gelée, si légèrement

STEPHANE RIAND (avatar)

STEPHANE RIAND

Avocat; rédacteur à L'1dex (www.1dex.ch);

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Les Conseillers nationaux, de justesse, n’ont pas accepté l’inacceptable urgence décrétée par Washington. Mais 90 parlementaires ont tout de même suivi le tempo des USA. Sans sourciller. Ça fait beaucoup de monde tout de même : 90 hommes et femmes parlementaires qui se sont opposés à ces 100 valeureux qui ont imposé ce refus aux injonctions carrées de Washington. Pensez-vous sérieusement que les seize banques dans le collimateur de la justice soient aujourd’hui moins tranquilles que hier !

L’essentiel n’est aujourd’hui pas hier, mais demain : le Parlement ne doit pas simplement avoir fait semblant; il ne doit pas simplement avoir voulu un instant de temporisation; il doit être convaincu au fond de ses tripes de ce qu’il a osé faire; il ne doit pas simplement poser quelques questions enfantines; il doit plonger dans la gadoue et poser au Conseil fédéral et aux banquiers banksters les questions qui fâchent vraiment. Il faut ici avoir l’âme du juge d’instruction et contraindre Raskolnikov à avouer ses forfaits à la face du pays. On décidera ensuite si les Américains ont droit à notre miel.

De quoi parle-t-on ?

Chacune des 16 banques doit se mettre à nu, dire ce qu’elles ont fait, combien de fonds défiscalisés ou non elles ont rapatrié ces dix dernières années, d’où, pourquoi, comment, dans quel but, vers quelle destination ultérieure; qui sont ces citoyens américains, où vivent-ils aujourd’hui, ont-ils ou non payer leur dû fiscal à leur pays, qui a pris les décisions, leurs revenus, leur fortune actuelle, etc. Et mille autres.

Ce n’est pas du tout une chasse aux sorcières. Ce sont des informations, des vérités de faits, comme l’écrit Edwy Plenel dans « Le droit de savoir », qui doivent permettre à nos parlementaires de prendre des décisions conformes aux intérêts vitaux de la Suisse.

Et puis nos parlementaires n’hésiteront pas à entendre certains responsables du Département de justice américain. On n’ose pas croire qu’on puisse lever le drapeau blanc sans avoir compris les intentions belliqueuses de nos ennemis (ou ne sont-ce que les adversaires de nos banksters ?).

On l’aura compris : cette gelée du processus automatique initié unilatéralement par les Etats-Unis ne doit pas être de courte durée; le Parlement a besoin de temps pour travailler sérieusement. A moins de penser que cette gelée si légèrement gelée n’est qu’une petite banderille destinée à amadouer le taureau avant sa mise à mort. L’avenir rapproché nous le dira.

Post Scriptum : le taureau, c’est un peu chacun d’entre nous, voilà pourquoi les mouvements qui seront émis par chacun de nos parlementaires doivent intéresser chacun d’entre nous.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.