Comme Croquignol l’a bien perçu, et tous les malicieux du cervelet bien lesté, ces banksters font un feuilleton passionnant et aux contours tout en finesse et en grossièretés.
Ainsi donc, en lisant Bilan (« Diktat américain : la Suisse sacrifie ses petits employés de banque ») et en comprenant les enjeux cachés des choses obscures qui nous sont contées, contées à nous citoyens qui ne comptons pour rien, on saisit que les managers si généreusement stipendiés seront graciés par les justiciers américains; le menu fretin lui, tous ces employés-modèles qui se sont empiffrés au temps des vaches grasses, doit songer à ne plus vouloir de la Floride, de San Diego ou des Rocheuses comme lieux de villégiature. Sait-on jamais, un juge du Colorado, de Miami ou de la Californie pourrait s’échiner à vouloir la peau d’une sardine de préférence à celle d’un brillant dauphin.
Tout cela a sa logique économique. Marcel Ospel, l’innocent et le vertueux, pèse plus lourd que les syndiqués du commerce de la petite banque. Ses millions, prix de son silence, doivent pouvoir être dépensés. Et, vous me l’accorderez, les boutiques de luxe de Appenzell Rhodes-Intérieures ou de Verbier, ne sont pas des cibles suffisantes pour les compagnes de ces grands hommes. Qui doivent pouvoir se relancer dans la vie ailleurs qu’à Glaris ou à Zermatt. On appelle cela, je crois, dans le champ de la micro-économie maximale, la relance de la consommation privée (c’est bien pour cela que Hollande voulait conserver dans son giron fiscal les chevaliers Lagardère, Arnaud et Depardieu. Nos petits mousquetaires employés, même ceux des banques privées, peuvent s’accomoder des petits commerces de la Rue de la Confédération ou de la Banhofstrasse sans qu’ils puissent vouloir encore exiger de se rendre sans risque et sans tracas à Washington ou à Minneapolis. Et, pour eux, un abonnement à Canal+ suffira pour encourager les Spurs de Tony Parker. San Antonio en réel, c’est seulement pour les grands managers du Private Banking et du Trading de la haute voltige. Les petits funambules seront enfermés dans leurs manoirs locaux à grignoter chips, bière et amendes salées (quel joli lapsus orthographique que je découvre, me relisant ! Et si pertinent : les gros mangent des amandes salées, les petits les paient !).
« La Lex USA « made in Palais fédéral » retourne la morale et la conception du droit. Le Conseil fédéral met les grands managers richement rémunérés d’UBS, CS, Julius Baer, BCZ et autres à l’abri de la ligne de tir et sacrifie en échange de simples conseillers à la clientèle, contrôleurs du risque, juristes et fiduciaires qui ont été chargés de mettre en œuvre ladite stratégie ».
Nos parlementaires fédéraux oseront-ils être si lâches ?
Post Scripum : voici la référence exacte de l’article de Bilan = http://www.bilan.ch/economie-les-plus-de-la-redaction/diktat-americain-la-suisse-sacrifie-ses-petits-employes-de-banque