Ici, en Catalogne, pays à la recherche de l'indépendance, Lionel Messi, le meilleur footballeur du monde, est sous le coup d'une investigation pénale pour avoir prétendument fraudé le fisc d'Espagne. Anticipant les reprises fiscales des années passées, le joueur a "spontanément" versé plusieurs millions d'euros à l'Espagne invoquant aussi une divergence d'interprétation des lois fiscales. Il entend ainsi également éviter une peine d'emprisonnement.
Le reproche émis à l'encontre du sportif est d'avoir créé des entités économiques extérieures à l'Espagne et d'y avoir abrité des fonds qui devaient être déclarés à l'agent percepteur. Les facturations "off-shore" destinées à réduire la charge fiscale de la star contribuable sont à assimiler, dit le fisc, à une évasion fiscale pénalement répréhensible.
Dans le même temps, on apprend en lisant L'Humanité du 8 août 2013 que le groupe Amazon, pour la seule France, a déclaré en 2011 un chiffre d'affaires de 110 millions d'euiros alors que le chiffre d'affaires réel estimé est de 890 millions d'euros. Amazon n'aurait versé à l'Etat français qu'un impôt de 3,3 millions d'euros. Quel est le miracle qui permet à Amazon d'optimiser si parfaitement sa charge fiscale ? Amazon concentre ses recettes au Luxembourg se contentant d'indemniser au prix coûtant ses filiales anglaise, allemande ou française. Le tout, affirme-t-on, sans sourciller dans le strict respect des législations fiscales de tous les pays.
Oh, mes très chers frères, croyez la bonne parole de Jeff Bezos et de ses sbires.
Que nous dit cette petite comparaison entre deux sommités dans leur domaine ? Qu'il est bien facile pour une administration de s'acharner sur une personne physique, aussi éclatante soit-elle et qu'un groupe aux moyens colossaux n'est même pas égratigné pour des pratiques d'évasions fiscales à grandes échelles que l'on dit chez les puissants ne devoir être assimilées qu'à de l'optimisation fiscale légale.
Les facturations réduites d'Amazon
ne sont que manipulations comptables et scripturaires destinées à cocufier les états trop gourmands en impôts.
Laisser les choses en suspens et ne pas entreprendre des enquêtes et des perquisitions multiples et nombreuses contre Amazon serait une attitude politique inscceptable en ces temps où l'on fait semblant de vouloir redresser des établissements bancaires. La critique doit être d'autant plus intense que Amazon fait "du chantage aux fonds publics" pour s'établir dans un pays, crée "des salariés ultra-précarisés" et ne craint pas de fragiliser une multitude de libraires.
Cette semaine Jeff Bezos a acquis The Washington Post dont les précédents propriétaires ont indiqué avoir choisi le fondateur d'Amazon parce qu'il partagerait les mêmes valeurs du journalisme. Sachant avec quelle maestria Amazon s'est moqué des Etats, on est certain que la presse libre américaine est entre d'excellentes mains. Et qui sait "les deux milliards d'euros d'économies fiscales par la grâce du bouclier fiscal luxembourgeois" autoriseront Jeff Bezos à réduire encore sa propre charge fiscale et à augmenter le nombre de salariés en charge de la fabrication de ce fleuron de la presse libre d'Amérique.
Et sait-on jamais Amazon pourrait engager Messi pour le développement planétaire de son image.
Et lui verser un petit écôt à titre de sponsoring personnel sur un compte bancaire au Luxembourg. En zouze légalité. Of course.