Les fins d’année dans le monde du football donnent lieu depuis longtemps à l’échange d’opinions pour déterminer qui mérite le titre de meilleur joueur du monde.
Ces trois dernières années, le choix de Lionel Messi s’imposait. Et puis, au printemps 2013, une blessure, le Barça balayé par le Bayern, Tito Villanova luttant contre le méchant, des doutes à l’arrivée de Neymar, tout s’enchaîne pour que les médias fassent les yeux doux à d’autres « stars ».
Frank Ribéry, le Français, postule au titre et veut y croire. Le Münich de Heinckes a été phénoménal en 2013, le Français a été très bon en club. Mais qui, sérieusement, voudrait faire de Frank, l’ami de la justice pénale, le cancre des guignols et le rescapé d’un bus sud-africain la star de l’année. Au secours !
Ronaldo est aimé de lui-mème. Chevauchant sur son aile gauche, il est tonitruant, parfois irrésistible et souvent boudeur. Il apporte avec lui en cette année 2013 la pluie d’échecs de Mourinho, défait en Europe, humilié en championnat par le Barça dès l’automne et vaincu en finale de la Coupe du Roi par l’Atletico, le grand rival. Ses chances d’accéder au Graal sont minces.
Zlatan Ibrahimovic est spectaculaire, félin, étourdissant par instants fugitifs, puissant et captivant. Il a fait, avec d’autres, du PSG plus qu’un faire-valoir. Avec la Suède il est incontournable (quel but contre l’Angleterre !). Mais il faut avouer que le championnat français, c’est un peu le petit poucet de l’Europe. Alors pour devenir le roi du football, il en faut un brin plus. Pas beaucoup, mais un poil de plus. Peut-être une qualification aux dépens du Portugal de Ronaldo !
Alors …. Messi avec ses irrésistibles percées, ses changements de rythme incroyables, ses combinaisons toujours imprévisibles, ses prouesses inimitables, revient au premier plan et pourrait une fois de plus convaincre les connaisseurs.
Si j’avais mon mot à dire dans ce choix éminemment subjectif, je n’hésiterais pas : ce serait Xavi Hernandez. Certes, ce n’est pas un buteur, ce n’est pas un people, ce n’est pas un malin du marketing sportif, mais c’est assurément le régulateur depuis des années de la meilleure équipe du monde. Parmi tous les papables au titre annuel de meilleur joueur du monde, il est celui qui a touché le plus de ballons, qui en a distribué avec le plus de taux de réussite, qui assure le tempo du Barça, qui tient la baguette de l’Espagne, nation au premier rang des pays au classement FIFA, qui a un palmarès vertigineux, dont la technique et la science de l’anticipation visuelle, alliée à une colossale condition physique, méritent tellement mieux qu’un accessit.
S’il fallait détrôner l’Argentin Messi, qui d’autre que Xavi Hernandez !
Mais le journaliste capricieux, l’entraîneur oublié ou l’équipier madrilène, ne voudront pas qu’un Catalan de pure souche, indépendantiste convaincu, puisse une fois encore insupporter l’Espagne franquiste et balader devant les médias du monde entier les signes de la révolution poétique qui saisit la Catalogne sans que le monde ne la considère dans toute son irrésistible ampleur.
Xavi ne sera pas même sur le podium et ce sera une défaite du football.
Lui en sourira.