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Billet de blog 15 août 2013

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Evo Morales est le grand frère de Ludovic Rocchi

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L’Affaire Ludovic Rocchi démontre qu’en Suisse le droit n’est que politique. Et rien d’autre. Un rapport de forces sous le couvert de règles que l’on sait, selon les circonstances, ne pas respecter. La liberté de la presse devient un concept vide de sens, laissant la place à l’arbitraire chicanier, au fait du prince et au pouvoir des dominants.

L’Affaire Ludovic Rocchi a eu son pendant en droit international : la séquestration au centre de l’Europe de Evo Morales, président de la Bolivie.

Dans Le Monde Diplomatique du mois d’août 2013, en première page, Evo Morales signe un article intitulé « Moi, président de la Bolivie, séquestré en Europe ». Qui dit en substance, sous une forme remarquable, ce qui devrait intéresser chaque esprit éclairé :

  1. L’Europe est en voie de renoncer aux idées les plus nobles qui ont germé en elle : liberté, égalité, fraternité.
  2. La « guerre contre le terrorisme » a réduit l’Europe au rang de colonie.
  3. L’Europe livre la vie privée de millions de citoyens aux caprices de l’empire.
  4. L’empire ne tolère aucune limite, ni légale, ni morale, ni territoriale.
  5. Violant tous les principes de la bonne foi et des conventions internationales, Washington a transformé une partie du continent européen en territoire colonisé.
  6. La puissance américaine distille hors de tout droit et de toute justice la peur, le chantage et l’intimidation.
  7. La séquestration d’un avion présidentiel illustre une forme de racisme au sein de certains gouvernements européens.
  8. Les pays européens ont confirmé leur statut de pays soumis.
  9. Le camouflet au droit international représente peut-être un point de rupture.
  10. L’occasion est idéale pour renforcer les mobilisations des mouvements sociaux en vue de construire un autre monde, de fraternité et de complémentarité.

« Le droit est politique. Et rien d’autre. », telle était en substance la conclusion que je formulai en l’Affaire Ludovic Rocchi. Le droit interne bafoué cède la place en l’Affaire Evo Morales à un droit international transgressé dans la plus totale mauvaise foi.

Les sociétés démocratiques, dont les Etats-Unis d’Amérique et la Confédération helvétique sont, dit-on, des exemples, démontrent en ces temps troublés qu’à un Etat de droit elles savent privilégier un Etat d’exception et de totalitarisme, incluant une procédure hors de tout droit et de toute justice.

Chaque coin de terre, le nôtre aussi, ce Valais que nous aimons, dévoile les mêmes éléments d’opprobre. Mais, partout, ici donc et ailleurs aussi, on sait ignorer ces ignominies judiciaires, ces violations flagrantes de normes « intangibles » et ces actes « techniques »  violant les principes constitutionnels les plus élémentaires, comme si on était convaincu que tout cela ne pouvait atteindre que ceux qui méritaient qu’on les jugeât dans un Etat d’exception.

Ce silence, ici et ailleurs, jadis, maintenant et plus tard, est un crime contre l’esprit éclairé des lumières et contre les idées les plus nobles qui ont construit la Suisse, l’Europe et les Etats-Unis d’Amérique.

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