Au Parc des Princes, après la défaite de Bastia contre le PSG, dans le couloir menant aux vestiaires, l’avant-centre brésilien des Corses, Brandao, a donné un coup de boule à Thiago Motta et a amoché le nez de son adversaire. Immédiatement, le président du PSG a réclamé une suspension à vie du coupable, certains suggérant une interdiction de jouer durant plusieurs saisons. Que le foot a perdu depuis longtemps la tête on le savait, mais que la mémoire de ceux qui pensent avec leurs pieds a si gravement flanché, on pouvait encore en douter. Comparaison n’est pas raison, mais tout de même …
On n’aura pas ici l’outrecuidance de rappeler aux Qataris du PSG la manière avec laquelle ils traitent leurs travailleurs qui construisent des stades dans lesquels seront marqués des buts de la tête. Les conditions de travail sont telles que tous les entrepreneurs de là-bas sont innocents et respectueux de leurs esclaves. Qu’ils viennent aujourd’hui donner des leçons de droit sportif en Europe n’est pas le moindre des paradoxes.
Une autre facette curieuse de cet événement de pacotille est le fait que la France parait avoir oublié que son champion préféré dont deux têtes en 1998 en ont fait un héros national avait craqué et donné un coup de boule à un défenseur italien sans avoir à subir une autre sanction que trois matches de suspension. On me rétorquera que la gravité de l’acte est plus significative dans un couloir menant aux vestiaires que sur une pelouse. Je contre-argumenterai alors en faisant valoir la nécessité d’une sanction exemplaire dès l’instant où le crime a été commis devant la planète entière. L’exemplarité de la sanction a d’ailleurs été avancée pour expliquer la sévérité de la sanction infligée récemment à Luis Suarez pour avoir mordu un autre Azzuri.
Brandao a fauté; il doit être sanctionné; il ne doit pas être humilié pour plaire aux Qatari et à tous les revanchards imbéciles qui pensent plus avec leurs pieds qu’avec leur tête.
Un coup de boule peut parfois remettre chez l’autre les idées à la bonne place.