La France du football est sonnée, abattue, cassée. Elle a trébuché en Ukraine dans ce match piège que d’aucuns considéraient tel un prélude amical vers Rio et Maracana. Dans ce combat de titans, elle a ployé sous la force et l’habilité de ces joueurs de l’Est mésestimés. Ribeiry se voulait le meilleur joueur du monde, le voilà petit ailier gauche perdu dans un groupe vaillant mais sans invention.
Depuis des lustres, depuis l’épopée improbable de Jaquet, Zidane et Leboeuf, depuis 1998, la France affirme, tous sélectionneurs confondus, sa foi aux vertus de deux milieux rugueux et défensifs. A Deschamps et Petit ont succédé Matuidi et Pogba, comme si le coup de dés de jadis était la clef de la réussite de demain.
La France est si proche d’un échec magistral que son sélectionneur serait bien avisé de distribuer les cartes en imaginant l’impossible. Autrement.
Mais, Hollande ou Deschamps, ont-ils l’âme pour ce coup de dés qui jamais n’abolira le hasard. Qui n’existe pas.
Vu de Suisse, ce pays insignifiant et sans coeur aux yeux pas mal de nos voisins, cette débandade des millionnaires du foot cocorico a quelque chose de rassurant et d’éminemment moral.
Mais l’immoral, le bancal et le magistral pouvant d’une rencontre créer un destin, on ne dira encore rien de l’avenir de ces coquins du ballon rond. Ce mardi, l’Ukraine à Paris ne commettra pas l’erreur de sous-estimer une nation sur le chemin de la perdition.
Et cette question impossible : où sont les forces du renouveau ?