Marc Bonnant a-t-il franchi la limite de l’intolérable dans Le Matin Dimanche de ce jour ? Ma réponse est sans hésitation : OUI !(http://1dex.ch/2013/11/17/le-singe-puant/).
Les faits en quelques mots : le singe, la banane, un ministre, le racisme, l’indignité.
Une introduction rapide en forme de certitude : l’invocation préalable de « sa possible mauvaise foi » ne saurait constituer la moindre circonstance atténuante. Tout au contraire, ce semblant de reconnaissance de culpabilité intime n’est que l’affirmation d’une volonté consciente et personnelle de trahir la lettre et l’esprit de la loi suisse qui prohibe le racisme.
Le lecteur n’aura peut-être pas lu l’immondice. Voici les trois derniers paragraphes du Saint-Esprit : « Certes nous sommes tous descendants de tel ancêtre de Lucie. Ou d’Adam. Nous sommes les héritiers de Sem, de Cham et de … Mais nous ne sommes que des cousins. L’idéologie dominante nous voudrait frères … Mieux jumeaux monozygotes. Egaux et indifférenciés. Poisseux de l’Autre, que nous sommes de surcroît sommés de respecter et d’aimer. Obligation répulsive pour toute intelligence exigeante que le cœur n’adultère ».
La maîtrise du verbe, la métaphore littéraire, la subtilité livresque, l’intelligence renarde, la singularité de la forme, la liberté de pensée et d’expression érigée en drapeau, l’ironie élogieuse à Minute et à Christine Taubira, ces flatteries assassines et cette certitude de la banane qui est en soi sont exécrables dès l’instant où, en arrière-fond du discours choisi, se terre l’immonde de l’intolérance de la race fertilisée par une syntaxe parfaite.
Bonnant n’est pas riant. Stéphane n’est pas Marc. L’1dex n’est pas Le Matin Dimanche.
L’irrespect de la loi n’est pas dans son essence un acte de justice.
Et Christiane Taubira n’est pas bête.