(Par BEATRICE RIAND)
Plus une enfant, pas encore une adolescente, rien d’une femme.
11 ans et oui, l’avenir qui s’esquisse sur ton visage, sans plus. Alors ne grandis pas trop vite, préserve-toi, laisse-toi le temps …
Lorsque je t’entends qui me parles de tes camarades, je m’inquiète.
A 10 ans, l’une d’entre elle, me dis-tu, se couvre de fond de teint, s’essaie au recourbe-cils, se tartine d’anti-rides … d’autres s’équipent en eye-liner, mascara, poudres en tous genres. Certaines ne se démaquillent pas la nuit, pour gagner un peu de temps supplémentaire le matin. Elles ont des copains qu’elles prennent par la main, et embrassent derrière les fourrés.
Ne grandis pas ainsi, chérie, c’est trop tôt … crois-moi.
Et non, tu n’auras pas de Iphone : à qui parlerais-tu que tu ne vois pas chaque jour ? C’est non, et c’est définitif, même si cette petite de 7 ans en a un, même si celui-là en est à son 4e (parce que bon, soit on a le dernier, soit on le devient !).
Oublie Facebook, je te l’interdis aussi, et sans éprouver pour autant la moindre petite once de culpabilité : cultive tes amitiés, plutôt que d’en fabriquer des virtuelles à la pelle.
11 ans, c’est l’époque merveilleuse des premiers bavardages, et tu ne t’en prives pas. Et tu me dis que les garçons trouvent cela moche, ce noir qui creuse le regard, ces bouches métallisées grâce à un gloss bon marché. Et tu me dis que tu n’en veux pas (encore), de tout cela, et je me dis jusqu’à quand … jusqu’à quand seras-tu raisonnable ?
Ecoute-moi : je me réjouis de te voir grandir, mais je lutterai pour que tu franchisses les étapes quand tu seras prête à le faire. Pas avant. Pas pour être comme les autres.
Je ne t’emmènerai pas voir un gynécologue à 12 ans, je ne t’achèterai pas de vêtements provoquants, je n’inviterai pas tes petits copains de 14 ans à dormir à la maison.
Tu n’auras rien de tout cela, tu ne singeras pas les adultes, mais je t’offre une enfance.