Karine Lemarchand et Lilian Thuram devraient être tous deux condamnés. Condamnés à un Tour de France. Condamnés à organiser gratuitement des conférences dans leur pays rendues obligatoires à tous les magistrats oeuvrant dans le champ de la justice pénale et des affaires conjugales et matrimoniales. Condamner une année durant à répéter leur histoire, chacun la sienne, à réciter leur version des faits, à mentir ou à dire vrai à leur bon vouloir, à se montrer ainsi en couple, l’un à côté de l’autre, et à dévoiler devant la justice des hommes leur parcours conjugal.
Cette condamnation serait logique, d’éducation, en parfaite conformité avec leur volonté commune de dispenser leurs états d’âme tous azimuts et bénéficierait à l’ensemble de la communauté.
Car voilà une femme, un homme, un couple, une séparation, un divorce, des mensonges, des vérités, qui sont celles de tant de couples qui s’égratignent, puis s’injurient devant un magistrat en robe. Et celui qui les écoute n’a le plus souvent aucune idée sur la réalité des faits qui lui sont présentés. Trop souvent il prend fait et cause pour celui qui le premier a su instrumentisaliser une situation, puis une autorité, puis des enfants, puis des amis ou des voisins. Et la Guerre des Rose peut alors se développer avec ce brio terrible qui finit dans un feu de destruction sauvage qui n’épargne jamais les fruits de leur amour.
L’intérêt de cette obligation faite à Karine Lemarchand et à Lilian Thuram serait de faire comprendre à tous les spectateurs-juges ce qui se passe en leur intime avant qu’ils ne se décident à trancher. Car Karin et Lilian leur apparaîtront au début de leur discours telles des personnes sympathiques et sur qui on peut compter. Toutes deux ont cette image de probité, d’excellence et d’honnêteté, qui pourrait être vilainement ècorchée au cours de leur conférence.
Et la magistrature percevrait peut-être ainsi un peu avec quelle facilité certaines parties et certains avocats les manipulent pour les mener simplement vers la destruction de leur adversaire.
Lilian et Karine devraient être aujourd’hui programmés à cette juste condamnation de se dévoiler devant autrui pour éviter que d’autres ne s’empoignent avec tant de douceur sans que la justice ne leur impose un éternel silence.
Et, peine principale, qu’à jamais ils se taisent face à ces médias qui les ont mis au pinacle aussi facilement qu’eux-mêmes ont choisi de blesser une âme qui fut leur soeur pendant plusieurs années. En s’offrant ainsi devant des gens qui ne leur ont rien demandé, ils étalent dans la cité l’innommable des couples qui se déchirent.
Et je le concède à Monsieur Thuram, ces moments-là sont souvent « surréalistes ».