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La France d’aujourd’hui, c’est quelque chose.
Des parlementaires qui trichent ou sèment la zizanie en ajoutant des enveloppes interdites afin de pourrir encore plus la vie politique. Des rugbymen qui veulent donner des coups de casques au coin de la rue aux premiers arabes croisés. Des trois-quarts qui transforment la troisième mi-temps en une orgie d’abus sexuels et de viols sur une femme qui pourrait être leur mère. C’est un humoriste fameux aviné et drogué qui prend le volant et décapite une famille. C’est un abbé iconique que l’on statufie à coups d’histoires avérées passées de dévoiements de jeunes femmes. C’est une poignée d’hommes politiques et de communicants transformant des journalistes huppés en espions délurés. C’est un sélectionneur de football dézinguant le joli jeu en imaginant que des tours de contrôles musclées puissent se ridiculiser en se frottant à des bambins s’amusant dans les préaux scolaires. C’est une ministre des sports et une maire de capitale batifolant dans la Seine sous les flashes des caméras. C’est un hurluberlu nazillon analphabète triomphant dans les urnes à la barbe d’autorités tutélaires déconfites. C’est un président dissolvant et démembrant ses troupes en pleine campagne pour conserver sa tête de jeune communiant à la une des hebdomadaires. C’est une humoriste blanche chantant la Palestine en canardant ceux qui auraient le mauvais goût de ne point apprécier ses immondes drôleries. C’est un demi chef de parti faisant guiliguili à un animateur célèbre qui traite de merdeux un élu de la république. Ce sont des metteurs en scène renommés qui scénarisent à l’insu de leur plein gré leurs ébats peu amoureux avec des starlettes désertées par leurs parents. C’est un Loulou grossissant éructant des mots salaces décrivant une cavalière se frottant à un étalon devant un reporter ébahi. C’est un gars de Bondy presque milliardaire qui s’engage à donner sa vie pour un club étranger qu’il trahira sans vergogne à la moindre secousse argentée. C’est un chauve partisan qui rejoint ses pires ennemis en apparaissant en faux rassembleur afin de conquérir une mairie déjà flétrie par ses vilenies. C’est un guérillero de la révolution sur le retour plantant ses javelots dans les côtes de ceux qui avaient osé discuter sa parole. Ce sont tous ces flingeurs haineux qui vitupèrent urbi et orbi claquant leurs punchlines qui ont mis au rencart la rhétorique et la poésie niant tout intérêt à la radicalité de la nuance. La France, c’est la baguette devenue crotte de poussière, c’est le boeuf bourguignon sans vin sans carotte et sans saveur, c’est le Côte Rôtie de Guigal vinaigré de piquette sans soleil, c’est la fondue savoyarde refroidie puis réchauffée au petit four dépareillé et enkylosé, c’est la petite dame de Pigalle qui lit à un compagnon d’infortune dans un confessionnal provincial l’évangile selon Saint-Mathieu, c’est Platoche et Zizou qui veulent faire rêver leurs frères de Joeuf et de Marseille et se retrouvent en galère et sans ballon dans une arrière-boutique de Sarcelles, c’est Astérix et Obélix tricotant un caleçon de matelot pour César et l’Oncle d’Amérique.
La France d’aujourd’hui, c’est une belle omelette sans oeuf, sans herbettes et sans la poêle.
La France d’aujourd’hui, c’est vraiment quelque chose.