Bron, – littéralement « le pont » -, est une série policière télévisée qui se déroule en Suède et au Danemark, à Malmoe et à Copenhague. Les héraults en sont une femme, Sagan Noren, et un homme, Martin Rohde.
Le corps d’une femme est retrouvé coupé en deux à la frontière suédo-danoise sur le pont de l’Øresund, mais le buste est celui d’une politicienne suédoise tandis que les jambes sont celles d’une prostituée danoise. L’enquête nécessite donc la collaboration entre les polices danoise, représentée par Martin Rohde, et suédoise, représentée par Saga Norén.
Un générique super léché, une musique introductive d’une douceur nostalgique sans pareil, un scénario à la hauteur des tout meilleurs, une ambiance noire, grise, terne, et la turpitude et la folie humaines étincelant dans un milieu nauséabond, putride, lâche, fétide, assassin.
De dérive en dérive, le scénario accompagne les téléspectateurs au-delà de l’indicible, dans l’espace d’une violence psychique, souvent simple (les scènes du refus maternel et paternel d’entendre la voix d’une pré-adolescente qui ne demande qu’un peu de chaleur humaine sont proprement insupportables), ou physique (se surprend-on à croire un instant à l’espoir de quelque générosité que disparaît sous nos yeux celui que nous aurions voulu sauver de lui-même et d’un autre).
Que tous ceux qui aiment les séries télévisées, le suspense, la photographie de qualité (quelle lumière !) et les fosses de Marianne de l’âme humaine se précipitent sur Bron qu’ils dévoreront si vite qu’ils en exigeront plus encore.
Bron est à la série télévisée ce que Millenium est au roman policier, un moment grandiose de cette vie imaginaire si ancrée dans le réel que l’on voudrait ne pas appartenir à ce monde où triomphe si souvent la pulsion de mort.
Doit-on dans cet univers glauque et malsain désirer la naissance de deux nouveaux jumeaux ? Répondre non, c’est renoncer peut-être à la poursuite des aventures de Saga et de Martin. On préfèrera se taire.
Bron, noir de chez noir, mais si lumineux et éclairant.