A l’entendre claironner depuis le Vatican, ce lieu où le mensonge est banni, Sepp Blatter, le Valaisan omnipotent de la FIFA, affirme urbi et orbi au monde, presque sous la bénédiction papale, que la France et l’Allemagne, les dominants de l’Europe occidentale, ont fait pression sur lui et les siens pour que l’organisation de la Coupe du monde 2022 soit confiée au Qatar. Faut-il en rire ou en pleurer ?
Le credo sempiternel de la FIFA, sous la forme d’injonctions et de sommations récurrentes, est que les fédérations nationales doivent impérativement être indépendants des pouvoirs politiques nationaux, sous peine du risque d’être banni des compétitions organisées sous son égide. Or que se passe-t-il ajoutd’hui pour ce saint franciscain de l’ellipse argumentaire ? Voilà la FIFA qui aurait plié sous les ordres menaçants de la France exsangue et de l’Allemagne vitupérante. En somme, et plus adéquatement résumé, la FIFA s’est couchée devant des lobbyists politiques qui auraient voulu mettre leur museau dans ces caves sportives putrides et sordides.
Un tel adoubement au pouvoir politique, s’il avait été celui des Africains ou des Iraniens eût conduit à la guillotine ces petits malins du cousinage politique mafieux. Mais venant du Pape du football mondial, cette servilité sans fards est un modèle de politique économique franche et transparente. Chacun le reconnaîtra, le supporter lambda est ébahi par tant de diplomatie.
L’avenir rapproché dira si cette servilité abyssale conduira le Viégeois de la FIFA au paradis désiré, celui de la reconduction d’un mandat supplémentaire à la tête de l’une des organisations mondiales financières les plus opaques de la planète Terre.
Un jour, une hagiographie phénoménale sera écrite sur ce saint du ballon rond. Une béatification n’est pas exclue.