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Billet de blog 23 décembre 2017

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La femme socialiste suisse a-t-elle perdu la tête ?

Le harcèlement psychologique au travail et le port de la burka

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Illustration 1

Madame Simonetta Sommaruga, conseillère fédérale, ministre de la justice suisse, est confrontée à l’initiative de l’UDC visant à l’interdiction de se cacher le visage. Personne n’est dupe, le ciblé est plus le musulman que le hooligan. Et, conseillé par je ne sais quel philosophe politique, tacticien et impénitent, voilà dame Sommaruga proposer une adjonction dans le code pénal d’une norme visant à punir l’entourage de celle « choisissant » le port du voile s’il y a contrainte.

Sur ce coup, je n’y comprends absolument plus rien.

Le lecteur de bonne foi admettra que les actes de harcèlement, psychologique, sexuel et moral, sur le lieu de travail sont infiniment plus nombreux en Suisse que les cas de port forcé et contraint de la burqa. Si vous niez cette évidence, nul besoin de poursuivre la lecture de cet article, car vous appartenez au rang des rhéthoriciens sans foi ni loi qui sont prêts à n’importe laquelle des circonvolutions verbales pour avoir raison.

Les autres sont renvoyés à la motion FREYSINGER de 2012 visant à la pénalisation du harcèlement, refusée notamment par 45 femmes, dont une large partie de femmes socialistes, parmi lesquelles Ada Marra. Nul doute que Simonetta Sommaruga partageait leur opinion. Or, que nous a-t-on seriné à l’époque, en ce temps où le harcèlement ne faisait pas la UNE du Blick et du Matin ? Que cette norme pénale était inutile, car existait déjà l’infraction de contrainte qui pouvait faire l’affaire. Comme si tout ce beau monde ne savait pas que le harcèlement n’était presque jamais puni à travers cette infraction et comme s’il n’y avait pas des milliers de femmes harcelées et des centaines de millions de francs dépensés à travers les assurances pour « réparer » ou « indemniser » les victimes. Et toutes ces femmes, essentiellement socialistes, souffrant d’Oskarite purulente, se sont empressées de refuser une motion qu’il eût fallu accepter, comme le rappellent les actes récents commis à l’intérieur même du Palais fédéral.

Et, alors que le parlement et le Conseil fédéral avaient refusé en 2012 une protection pénale aux femmes harcelées qui se comptaient par milliers, voilà qu’on propose à fin de prétendue protection d’un petit nombre de cas, la pénalisation de la contrainte du port de la burqa !

La femme socialiste et quelques autres ont complètement perdu la tête, ne réfléchissent qu’au son des tambours et sont incapables de reconnaître leurs erreurs. Si faire de la politique se résume à perdre tout bon sens, alors on comprend mieux que le peuple de là-bas ait choisi Donald pour le tromper et que les médias d’ici, financés par la redevance, ne se soient pas émus des 45 femmes qui ont dit NON à la pénalisation du harcèlement et qui vont, pour certaines d’entre elles, soutenir la conseillère fédérale socialiste, avec le même empressement qu’elles ont eu à combattre en 2012 la motion FREYSINGER.

Quelle femme socialiste reconnaîtra l’incohérence qu’il y a à refuser la pénalisation du harcèlement et à proposer la pénalisation de la contrainte du port du niqab ?

Y en aura-t-il au moins une ?

Bonjour à elle !

Post Scriptum : quant à l’initiative de l’UDC, laissons le peuple lui faire un sort raisonnable !

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