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Billet de blog 24 juin 2013

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Nicolas Sarkozy, l'inqualifiable recours

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La droite de la France politique m’épate. Elle m’époustoufle. Elle m’épouvante. Elle me sidère. Elle me laisse sans voix. Mes mots même m’abandonnent.

Ainsi donc Nicolas Sarkozy se préparerait à retrouver L’Elysée. C’est Le Monde du 23 juin 2013 qui le pose en titre. L’ancien président aurait « un désir de revanche ». « Il veut redescendre dans l’arène ». Et ceux qui voudraient l’en empêcher, il les ratiboise avec son discours si pesé, si mesuré, tel celui portant sur François Fillon : « C’est le pire des traîtres, il n’est pas capable de dire en face ce qu’il dit aux médias ». Langage châtié de celui qui veut être un recours contre le Front National et contre la mollesse infinie de son concurrent François Hollande.

Alors quoi ? Pourquoi pas un retour de l’homme qui prétend pouvoir juguler les deux extrémismes qui menacent le pays ?

On peut vouloir ou admettre qu’un Etat ne se dirige ni avec la morale, ni avec l’éthique, ni même avec le droit qui n’est là que pour être adapté à la loi souveraine du souverain. Mais, ai-je envie de murmurer, il y a tout de même quelAutrque limite à la crapulerie étatique. Personne ne lit-il donc Mediapart ? Personne ne veut-il comprendre l’affaire Bernard Tapie ? L’ignominieux tort moral accordé à l’ancien patron de l’OM ne serait-il que le révélateur de pratiques connues de tous et traversant tous les partis politiques ? Personne ne veut donc connaître les circuits de transit de l’argent de Kadhafi vers la France ? Les enveloppes épaisses et grasses de Madame Bettencourt seraient-elles à oublier très vite ? Les enquêtes visant ses favoris n’auraient-elles aucun impact sur les débats dans l’agora ? La multiplication des révélations à travers toute la France serait-elle un gage de capacité à gouverner dans le sens des intérêts de la France ? Celui-là même qui songe à devenir le porte-parole en France du « populisme chrétien » et de « la droite revancharde » pour 2017 pourrait-il convaincre ce pays qui a si vivement souffert d’un sarkozysme primaire ? L’homme qui voulait « moraliser le capitalisme » et qui va aujourd’hui discourir chez Goldman Sachs pour gagner un petit pécule convaincrait-il un assez grand nombre de moutons désireux de l’accompagner de leurs voix à nouveau vers le sommet de l’Etat ?

Autrement énoncée, la question résumée porte en elle un charme peu ordinaire : Berlusconi n’a-t-il pas retrouvé une seconde jeunesse politique au moment même où la justice semblait s’acharner sur sa personne ?

La France, avec Nicolas Canteloup, peut bien se moquer soir après soir de la cravate débraillée de François Hollande et de sa caricature de rire de nigaud, mais irait-elle jusqu’à quémander, agenouillée, le retour du mari de Carla Bruni ?

« Quelqu’un m’a dit » que la France ne serait pas assez indigne pour oser ce chemin de décrépitude politique de la droite « néo-nationaliste ». Mais sait-on jamais, au pays des pingouins et au royaume des margoulins, rien n’est jamais acquis

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