Michel Platini, le joueur de football qui tira le pénalty victorieux pour la Juventus de Turin contre Liverpool le 29 mai 1985 lors du match de la honte du Heysel (1-0) et souleva ce jour-là la Coupe d’Europe des clubs champions, est devenu dans l’intervalle président de l’UEFA. On dit même que son ambition est de succéder au Valaisan Sepp Blatter à la FIFA. Depuis quelques jours, la planète foot est certaine que cet homme a le gabarit pour atteindre l’Olympe de l’inacceptable.
Sans souci du réel de la vie des gens, Michel Platini a lancé un appel aux Brésiliens afin qu’ils attendent un peu avant de faire des éclats « un peu sociaux ».
On comprend bien que le monde du foot veuille engranger sans trop se mouiller les milliards de la Coupe du monde et ne veuille guère que tous ces manifestants prennent l’occasion de cette compétition pour faire valoir leurs innombrables griefs liés à la crise qui atteint en plein visage tous les Brésiliens, surtout tous les habitants des favelas. Alors Michel Platini, en communiant et servant de messe zélé, est intervenu pour souhaiter à travers les médias que ces mouvements sociaux se fassent discrets durant la Coupe du monde.
Dans Le Point du 26 avril, je vous l’assure, je n’invente rien, il est fait mention du silence vertigineux des journalistes sur cette énormité « platinienne » au motif que ces valeureux hommes de presse « auraient peur d’être mis à L’index« . Rien que ça ! Lisez l’article du Point, ça vaut son pesant de cacahuètes. L’1dex ne pouvait donc oublier de tresser une couronne au président de l’UEFA pour ce coup de pub inconscient à notre blog/média.
Car, il faut le dire et l’écrire, il faut être totalement inconscient ou certain de son impunité pour asséner de telles réflexions qui mériteraient de sévères coups de fouet à l’élève Michel si les réprimandes physiques n’étaient point rejetées en nos terres hospitalières, à tout le moins un carton rouge vif si un seul arbitre osait le brandir sous le nez de l’ancien Stéphanois sans craindre le courroux de sa Sainteté de Nyon.
Que valent, oui, pour Michel Platini, le héros français d’antan, le petit gars de Joeuf et de Nancy, les revendications des manants de Rio de Janeiro, de Sao Paolo et d’ailleurs face à ces immenses richesses que la FIFA et l’UEFA entendent accumuler en juin 2014 au Brésil ?
Michel Platini ne songe pas même à s’excuser, ne désire pas évoquer la vie dans les favelas, ne veut pas que la fête soit gâchée par des contestations sociales qui pourraient ternir la joie de la Coupe du monde. Il veut de la tranquillité, du calme, du beau temps et de la saine compétition.
Les dirigeants, sportifs et politiques (la FIFA st l’UEFA sont des organisations politiques et commerciales quoiqu’ils s’en défendent) peuvent asséner les pires horreurs sans que quiconque ne puisse exiger qu’ils assument une quelconque responsabilité.
En fait, le pouvoir, le vrai, c’est ça, savoir que quoi que l’on dise l’impunité est réservée.
Chacun a en tête un exemple éclatant de la chose.
Ici tout près de chez nous, en Octodure ou à Orsières, et ailleurs, à Nyon, au siège de l’UEFA, à Zurich, au siège de la FIFA, ou à Rio.
Michel Platini n’est que le signifiant sportif actuel de cette irresponsabilité politique généralisée.
http://1dex.ch/2014/04/28/derapage-incontrole-michel-platini/