Edwy Plenel a évidemment raison : l’opération « Retour à l’Élysée » est une opération de sauvetage. Nicolas Sarkozy, qui nous fait le coup des deux neurones, veut éviter d’avoir à répondre devant les magistrats. Il joue donc la farce berlusconienne et s’en va à la reconquête du pouvoir en faisant semblant de viser le pouvoir pour le bien des Français alors qu’il ne pense qu’à protéger ses petites fesses.
Les affaires Tapie, Karachi, Kadhafi, Bygmalion, celle des écoutes téléphoniques, et bien d’autres, disent ce que Nico, avocat de Neuilly, pense du droit et des institutions : des espaces d’enculades généralisées dans lesquels il faut se mouvoir en faisant croire à sa vertu personnelle et en agissant comme le plus fourbe coquin.
Tout devient alors d’une implacable logique. Dans ces espaces de vices étendus, on peut alors dire droit dans les yeux de la France entière que jamais au grand jamais un candidat-président n’a pu penser une seule seconde que les budgets des dépenses électorales avaient été franchis par dizaines de millions. Et c’est avec le même toupet affirmatif qu’on plaide pour la fausseté d’un document libyen que les gendarmes affirment après vérifications être authentique et vrai. Et, larmoyant et éructant, on avouera que 40 millions d’Euros octroyés à Saint Bernard n’est que juste rétribution pour un affreux tort moral commis à l’égard d’un petit saint franchouillard.
C’est avec la même perversité ordurière qu’une juge pourra dire qu’un versement n’a pas été effectué même si elle est en possession d’un avis de débit, d’un avis de crédit, d’une attestation écrite du bénéficiaire de la somme et d’une déclaration de la personne confirmant la réception des fonds (ne croyez pas que le cas est métaphorique, il existe dans la réalité judiciaire helvétique [une autre histoire pour dire que la vilenie est de tous les espaces et de toutes les époques]).
Que le Français moyen veuille ensuite le retour au pouvoir de la pègre, on ne peut que s’en réjouir. L’énigme de l’histoire se jouera à la fin au barillet avec un seul joueur. Les autres auront déserté la partie devant tant de folie maladive et délétère.
La question n’est pas de savoir si si ces adeptes du déni vont persévérer dans leur être – comment pourraient-ils faire autrement ? -, elle est de déterminer si la politique est si pourrie que la France veuille approfondir sa déliquescence morale après avoir été bernée par des promesses aussi fausses que sataniques.
Nicolas Sarkosy est l’homme du big, du mal et se veut un lion. Bygmalion sera sa chute, son apogée et sa destinée. Voilà pourquoi il est de retour aux affaires.
Oreilles pointues et acérées, grimaces inouïes au vent et mains jointes du saint communiant, Sarko is back.
Agenouillons-nous, prions et soyons prêts à une béatification urbi et orbi.
Tel est le monde d’aujourd’hui.