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Billet de blog 30 mai 2013

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Die Schweiz veut sauver ses banksters

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Un bankster est un gangster de la finance. Il sévit (qui veut croire que ses pratiques appartiennent à la préhistoire ?) dans le monde de l’argent défiscalisé. Il eut ses heures de gloire au Texas, en Californie, en Pennsylvanie, en Floride, dans le New Jersey et probablement jusque dans les igloos du Groenland. Mais même dans les mafias les plus sudistes, des Siciliennes jusqu’aux Napolitaines, il y a des traîtres. Le bankster a eu le sien, grassement payé par cet Etat dont il voulait, avec ses frères de sang, piller les ressources fiscales. Quand Judas se mit à parler, l’Helvétie cupide se mit à trembler. Tout ce beau monde endimanché, se dorlotant parmi, sensuellemrnt épris de leur propre cupidité, ne savait que trop comment ils étaient devenus riches, fortunés et souvent dévergondés. En petites chapelles, ils se réunirent, convaincus que leur vile intelligence leur assurerait compassion et réciproque amitié dans l’éternité de leur monstruosité argentée. 

Et éperdus de leur propre lâcheté d’irresponsables bancaires ils osèrent convaincre le Conseil fédéral de leur ineffable utilité sociale et de la nécessité pour le pays de les sauver. Acceptons, sussurèrent-ils aux oreilles de leurs serviles champions politiques, les exigences unilatérales des cow-boys américains. Nous ne sommes pas des indiens : que leurs coups de fusils chantent en Irak ou en Afgahnistan soit, mais qu’ils respectent nos montagnes et nos coffres-forts; et qu’ils nous laissent tourner-manège sans vouloir a’emparer de toute la roulotte. Offrons-leur quelques milliards et rassurons nos panses : le futur sera à nouveau Eldorado.

Quelques jours encore difficiles à passer, laissons dame Savary et sieur Levrat pérorer un peu, encourageons Darbellay à dire n’importe quoi et puis parions que le PLR si responsable n’osera que soupirer devant leurs banquiers adorés. Dans moins d’un mois, tout sera oublié et nos vacances sur nos yachts assurées. La Suisse est belle, allons chanter ses louanges aux Bahamas, dans les Seychelles, peut-être même au Delaware.

Le bankster est apatride, cupide et avide. Il sourit à sa cravate, parle à sa veste Armani et toussote en sirotant son whisky. Il a, d’un oeil désolé, admirer Darius au TJ, caressé d’une main distraite le cou de son épouse en pensant à son bonus prochain, souri sans le montrer devant le classement des poursuites pénales américaines et s’est applaudi silencieusement d’avoir soutenu Evelyne Widmer-Schlumpf sans que personne ne le sache. Il est convaincu aujourd’hui que le pays lui doit ce juste dividende. Le bankster est ravi.

Le bankster ([banque se terre] ou [banque se taire]) n’est plus un criminel en col blanc; il est un vertueux défenseur de son porte-monnaie faisant croire avec son insupportable charme que le pays tout entier lui doit à jamais son inextinguible amour et son éternelle fidélité.

Die Schweiz ist so schön.

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