Sens dessus dessous
Entre différence et indifférence, pantins d’aujourd’hui, modernes dans le sang, ne trouvent plus assez de sens. Ils passent et pansent leur pensée, d’une offense qu’ils ne voudraient pas présenter ni s’infliger. Mais l’offense, c’est cette indifférence, même feinte, face à la différence. Il y aurait comme une latence, un décalage, un goût rance à cette société d’une modernité auto-proclamée, d’humanisme à tous les étages, et qui pourtant, se cherche un sens pour échapper à son errance. Les questions se posent, les problématiques se font lancinantes, se répétant encore et toujours. Allant croissantes. Mais ne trouvant pas de réponses satisfaisantes. Le sens n’est plus, le sens fuit. L’urgence suit. Alors, en désespoir de cause, la société contemporaine se tourne vers le passé, essayant de trouver dans la nostalgie d’une époque révolue, les survivances d’aujourd’hui.
S’en suit successivement, devant l’insondable évolution du monde, la volonté d’en préserver son essence. D’en garder le souvenir lorsque celui-là même est menacé. Lorsque l’assurance qu’hier subsistera à demain, devient incertaine. « Résilience » nous assène-t-on. Mais la résilience pour qui ? Pour quoi ? Par rapport à quoi et en quel nom ? Ce moment où résilience et survivance viennent se confondre pour préserver l’existant. Pour que tout change pour que rien ne change. Pour que l’état d'indifférence jouisse d’un sursis. Encore un peu. Un tout petit peu. Une créance, une rallonge. Et les têtes tournent, et les mains dansent. Dansent. Dans une ferveur fiévreuse folle et envahissante. Dans ce pays qu'on nomme, la France.