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Billet de blog 21 mars 2025

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Les « droits de l'hommistes » bientôt délogés à Toulouse

La vénérable Ligue des Droits de l'Homme (LDH) se retrouvera-t-elle SDF dans « la ville rose » ?

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Logée depuis 2011 dans un vieil immeuble décrépi du quartier des Carmes, la section toulousaine de l'association fondée à la fin du XIXème siècle pour défendre l'honneur du capitaine Dreyfus doit rendre les clés de son petit local à la ville de Toulouse en juillet. La municipalité a en effet décidé de vendre cette ancienne "maison de charité" où des religieuses servaient le « bouillon des pauvres » avant la Révolution.

Le relogement de la LDH a occasionné une première passe d'arme au conseil municipal de novembre dernier, quand plusieurs élus de l'opposition ont apostrophé Sacha Briand sur la délibération autorisant la vente du bâtiment. Le grand argentier du Capitole est chargé depuis le début du mandat de "dégraisser" le patrimoine immobilier de la ville pour équilibrer le budget municipal. L'affaire a pris un tour politique quand l'adjoint de Jean-Luc Moudenc a rétorqué à Antoine Maurice que la LDH n'avait qu'à chercher sur le marché privé pour trouver un nouveau toit. « Personne n'a de droit acquis » a balancé, droit dans ses bottes, le chef de file des élus LR de la métropole à l'ancien tête de liste écolo d'Archipel Citoyen.

Du coté de la LDH, on s'indigne d'être traitée comme la première amicale de bouliste de quartier venue. Faisant valoir qu'elle croulait sous les demandes, la ville n'a proposé à ce jour que quelques créneaux de quelques heures par mois dans l'une des "maisons des associations". Mais où stocker les archives, ranger le photocopieur et abriter les jeunes en service civique de la Ligue ? « Il est inconcevable qu'une ville comme Toulouse ne soit pas en mesure de mettre à disposition 20 à 30 m2 de locaux nécessaires aux activité de défense des droits et libertés de la LDH », s'indignent une centaine d'avocats, magistrats, universitaires, syndicalistes et artistes de la ville dans une tribune de soutien à la section toulousaine.

Pour cet aréopage « droits de l'hommiste », comme on aime à le dire dans Valeurs Actuelles, il ne fait guère de doute que Sacha Briand et la majorité de Moudenc cherche à régler ses comptes avec une association suspecte de « dérive gauchiste ». La section toulousaine de la LDH épingle régulièrement les « violences policières » depuis les manifs de Gilets Jaunes et a pris ostensiblement la défense des « écureuils » qui s'opposaient aux bulldozers sur le chantier de l'A69.

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