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Professeur de Philosophie, Fondateur et Directeur éditorial des Éditions M-Éditer, Vice-président de Philosophia

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Billet de blog 9 novembre 2025

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Restaurer le matrimoine pour dépasser la fiction viriliste

En ne faisant commencer le féminisme qu’avec Olympe de Gouges, l’école invisibilise des siècles de figures féminines. Restaurer le matrimoine, c’est rouvrir l’histoire et fissurer la fiction viriliste qui continue de structurer nos imaginaires.

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🎥 Restaurer le matrimoine pour dépasser la fiction viriliste, Edwin Houyoux 🙋 🚀 https://www.youtube.com/shorts/LhoqBx5p0UgÀ l’école, le féminisme n’entre véritablement en scène qu’avec Olympe de Gouges. Ce choix n’est jamais présenté comme tel, mais il opère un effacement massif : plus de trois millénaires de pensées, d’œuvres, d’inventions, d’actes politiques et de résistances féminines disparaissent dans l’angle mort du récit national.

Cette amnésie n’est pas une simple négligence. Elle façonne les imaginaires, consolide la fiction d’une histoire masculine par nature, et reconduit ce que certains penseurs appelaient déjà un monopole symbolique viril. Fourier et Saint-Simon avaient pourtant ouvert la voie : impossible de repenser la société sans repenser la place des femmes dans son histoire.

Aujourd’hui, des initiatives comme le Matrimoine relèvent ce défi. Elles exhument, rassemblent, documentent des trajectoires que le patriarcat a reléguées dans la coulisse. Leur travail n’est pas commémoratif : il est politique. Réhabiliter ces vies, ces œuvres, ces luttes, c’est fissurer la prétendue évidence de la virilité comme principe organisateur du monde.

En restituant aux femmes leur place dans l’histoire, nous transformons nos repères. Nous préparons une société capable de voir dans l’exaltation virile non pas un ordre naturel, mais un vestige irrationnel d’un passé patriarcal, fragile, contestable, et destiné à s’effondrer dès qu’on lui retire sa légitimité symbolique.

Cette prise de conscience est décisive. Car une fois ce voile levé, la « crise de la virilité » se montre pour ce qu’elle est : non pas une catastrophe anthropologique, mais le dernier sursaut d’un modèle de domination en perte d’assise.

Pour aller plus loin, je vous invite à découvrir l’intervention d’Edwin Houyoux :
🎥 Décoloniser la virilité : un dialogue fécond entre Fanon et Beauvoir
https://www.youtube.com/watch?v=Vyqomq8lQ5Y

Ici, Fanon sert de miroir. Il montre comment un imaginaire colonisé par des catégories raciales ou genrées produit un ordre qui se prétend rationnel. Relue depuis Beauvoir, cette analyse éclaire la manière dont la virilité a été érigée en principe de civilisation, puis naturalisée comme une évidence anthropologique.

Si nous voulons réellement dépasser ce paradigme, il faudra continuer à creuser l’histoire, ouvrir les archives, interroger les silences et opposer au patrimoine un matrimoine capable de rééquilibrer nos récits. C’est là que se joue la bataille symbolique, celle qui prépare les conditions d’un monde où la domination n’a plus de justification à offrir.

Restaurer le matrimoine, ce n’est pas regarder en arrière : c’est rendre l’avenir possible.


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