Professeur de Philosophie, Fondateur et Directeur éditorial des Éditions M-Éditer, Vice-président de Philosophia
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La joie nue d’exister n’ignore pas le tragique de l’existence.
La joie nue d’exister est indissociable de l’angoisse, et la philosophie hésite entre en faire la tonalité seconde ou première de l’existence, selon qu’elle privilégie la chute ou la puissance de vivre.
📋 Présentation : La joie de vivre (d'être au monde) n'est pas la simple joie d'avoir. Il y a dans sa jubilation même un accent de gravité et son alléluia s'enlève sur fond de de profundis. « Dilatation de l'âme », c'est bien cependant la plénitude et non la finitude qu'elle exprime, dans le moment où son affect semble distendre l'espace et suspendre le poids du temps. Elle fait sentir ainsi à l'existant la puissance de son conatus et, lyrique, le dispose au cantus. Si elle n'est pas ce dont peut librement décider le sujet, le pathos qui lui est propre est néanmoins solidaire, dans sa floraison, de l'éthos qu'une conduite de vie s'emploie à aménager en sa faveur.