stephane lavignotte (avatar)

stephane lavignotte

Ancien journaliste, militant écologiste, éthicien, pasteur de la Mission populaire à Montreuil (93), habite à L'Ile-Saint-Denis

Abonné·e de Mediapart

137 Billets

6 Éditions

Billet de blog 5 mars 2013

stephane lavignotte (avatar)

stephane lavignotte

Ancien journaliste, militant écologiste, éthicien, pasteur de la Mission populaire à Montreuil (93), habite à L'Ile-Saint-Denis

Abonné·e de Mediapart

Gauche "ploum ploum" ou "plan plan" ?

stephane lavignotte (avatar)

stephane lavignotte

Ancien journaliste, militant écologiste, éthicien, pasteur de la Mission populaire à Montreuil (93), habite à L'Ile-Saint-Denis

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Les Amis d'ta Femme- Ploum ploum tralala.wmv © Ichikoso2642

Valls fait-il référence à cela ? Mais un des slogans phare du mouvement anar des anées 70-80 était "Ploum ploum tralala, anarchie vaincra". Il avait beaucoup de succés parmi les jeunes autonomes dont la présence - en casque de moto, bandana sur le nez et cocktail molotov dans la poche - et ce slogan déplaisaient fort y compris aux orgas tradis anars. Sylvain Garel, actuel co-président du groupe EELV au Conseil de Paris, resté toujours un peu l'anar de sa jeunesse, raconte ainsi un premier mai où des anars se sont juchés avec des drapeaux noirs en haut de la statue d'une place de la République envahie de CGTistes qui essaient les en faire descendre. Arrive de Bellevile le cortège anar qui marque un arrêt à l'entrée de la place. Puis fonce dans le tas au cri "Ploum ploum tralala, anachie vaincra, Ploum ploum tralala, les anars sont là" pour libérer leurs compagnons. C'est très probablement à ce slogan que fait référence Téléphone dans la chanson "Ploum ploum" quand ils moquent en chantant "Ploum ploum tralala hiérarchie vaincra".

Téléphone - Ploum Ploum © Vidéos de Louis Bertignac

La mémoire de ce slogan s'est perpétué avec des chansons de David Vincent et ses mutants et "les amis de ta femme", héritier de la scène punk-anar-alternative des années 80, proche des autonomes. (voir vidéo ci-dessus).


Ce slogan est sans doute une référence moqueuse à une des célèbres émission de radio Andorre en 1947, un des grands succés de l'après-guerre : ""On Chante dans mon quartier" - "Ploum-Ploum-tra-la-la" Cette émission de variété est présentée par une des plus grandes vedettes de la radio privée de l'époque : Saint-Granier, dit le Marquis. Elle avait démarré sur la radio d'Etat sous le nom de "On chante dans mon quartier" avant d'être reprise sur Radio Luxembourg. Le "Ploum-ploum" est enregistré en public chaque jour dans une autre ville et présente toutes les vedettes de la chanson de l'époque. Aux cotés de Saint Granier on retrouve Georges Gosset (Troubadour) et François Chatelard (Baladin)." http://aquiradioandorra.free.fr/Historique/1947.html  Le générique est une chanson "Ploum ploum tralala" dont les paroles sont écrites par Francis Blanche (voir la page de Wikipédia sur Saint-Granier). C'est aussi à la même époque (ou dans la même émission ?) un jeu radiophonique pour Monsavon (http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2009/08/14/01006-20090814ARTFIG00577-il-etait-une-fois-l-oreal-.php). Ce fut aussi un parfum (de Monsavon ?). Georges Perec y fait référence (au parfum ? à l'émission ?) dans "Je me souviens" comme une de ces "impalpables petites nostalgies".

Illustration 3
Document du film français

Cette émission est portée au petit écran avec le film "Ploum ploum tralala" de Robert Hennion en 1947 dont fait écho le site "le film du jour" http://www.lefilmdujour.fr/article-le-film-du-jour-n-129-ploum-ploum-tra-la-la-95130116.html : "Tout comme Mon frangin du Sénégal (Lacourt, 1953), Ploum ploum tra la la est typique d'un certain cinéma du samedi soir qui fit florès en France à la fin des années 40 et dans les années 50. Juste soucieux de distraire le pauvre populo après une semaine difficile, "les réalisateurs se complaisaient dans les facilités les plus éculées - nymphomanie, cécité, amnésie, cocufiages, suicides manqués, marivaudages... - pour justifier des scénarios artificiels, multipliaient les pirouettes pour arriver à des dénouements invraisemblables et attiraient les spectateurs avec des titres pittoresques", écrit Catherine Gaston-Mathé dans La société française au miroir de son cinéma (Panoramiques). Ploum ploum tra la la n'échappe pas à la règle (...) On retrouve au générique, dans son propre rôle, Georges Gosset, l'interprète de cette chanson au refrain inoubliable:
Ploum ploum tra la la, voilà c'qu'on chante, voilà c'qu'on chante.
Ploum ploum, tra la la, voilà c'qu'on chante chez moi !

https://itunes.apple.com/us/artist/georges-gosset/id41671444
Il semble assez évident que le slogan anarchiste est un détournement de ce refrain : est-ce une manière de la génération post-68 de se moquer de ses aînés ? Des anarchistes de la génération anar d'après-guerre (Maurice Joyeux ?) qui n'apprécaient justement pas ce slogan ? Y-a-t-il par ailleurs une référence à la guerre d'Espagne ou confondons-nous avec le Poum, Parti ouvrier d'unification marxiste, parti de la gauche non-stalinienne et non anarchiste ?

Valls fait-il référence à tout cela, ou ne s'est-il pas trompé, ne voulait-il pas dire "la gauche plan plan" ? Ce qui revient au même sur le fond : la gauche ploum ploum ou plan plan, c'est la gauche qui utilise des ressorts aussi éculés que ceux du film "ploum ploum"... Celle de Manuel Valls ? Je fais dans ce texte des conjectures, à partir d'un peu de recherches sur internet et le souvenir du slogan anar : les Médiapartnautes peuvent-ils apporter leurs lumières ?

... tout ça pour faire mentir le Lab d'Europe 1 qui dit que "Google n'en dit rien". Si, à condition d'avoir quelques éléments de référence pour chercher là où il faut chercher...

(l'affiche est un document du Film français)

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.