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Billet de blog 4 mars 2025

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L'hypnose a le vent en poupe mais ce n'est pas une baguette magique.

L'importance de la stratégie clinique en hypnothérapie et en psychothérapie, une argumentation qui se veut factuelle et appuyée d'une bibliographie pour démonter la croyance que l'inconscient a toutes les ressources pour résoudre les problèmes de la personne. D'où l'importance de choisir une personne expérimentée.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

En pleine formation comme chef de projet en Intelligence Artificielle, j'ai eu l'idée de m'en servir pour écrire un article sur un différent que j'ai avec beaucoup de collègues, qui ne prennent aucune note, n'ont aucune stratégie, et qui pensent qu'il suffit d'être bon en hypnose pour aider les personnes.

1. Définition et distinctions fondamentales

L’hypnothérapie et la psychothérapie sont des approches qui visent à aider une personne à résoudre des difficultés psychologiques, émotionnelles ou comportementales. Toutefois, l'hypnose, en tant que phénomène neuropsychologique, est un état modifié de conscience qui facilite l'accès à certaines ressources internes. La psychothérapie, quant à elle, est un cadre plus large qui intègre diverses méthodologies, dont l’hypnose.

L’idée fausse selon laquelle l’hypnose seule (ou la thérapie sans stratégie clinique) suffirait à induire un changement repose sur une confusion entre :

  • L’état hypnotique : un état facilitateur, mais non intrinsèquement thérapeutique.
  • Le contenu et la structure du travail thérapeutique : qui déterminent l’efficacité de la prise en charge.

2. L’état hypnotique n’est pas intrinsèquement thérapeutique

L’état hypnotique, souvent caractérisé par une augmentation de la suggestibilité et un accès facilité aux ressources internes, ne constitue pas une thérapie en soi. Sans une stratégie clinique adaptée, il ne garantit aucun effet thérapeutique durable.

Faits neuropsychologiques :

  • Des études en imagerie cérébrale (Jensen et al., 2015) montrent que l'hypnose modifie l'activité du cortex cingulaire antérieur et du réseau en mode par défaut. Cependant, ces changements ne sont thérapeutiques que lorsqu’ils sont orientés vers des objectifs précis (réduction de la douleur, restructuration cognitive, désensibilisation aux traumatismes, etc.).
  • L’hypnose utilisée seule (sans suggestion thérapeutique spécifique) n’induit pas nécessairement de changements comportementaux ou cognitifs (Lynn, Green, Accardi & Cleere, 2010).

Expérience empirique :

  • Lorsqu’un praticien induit simplement un état hypnotique sans orientation thérapeutique, le patient peut ressentir un état de relaxation ou un soulagement temporaire, mais cela ne suffit pas pour traiter un trouble anxieux, un traumatisme ou une phobie de manière durable.

3. La nécessité d’une stratégie clinique en hypnothérapie et en psychothérapie

Une stratégie clinique repose sur une analyse rigoureuse du problème, l’établissement d’un plan d’intervention et l’utilisation de techniques adaptées à l’objectif thérapeutique.

Arguments basés sur les modèles thérapeutiques :

  • EMDR et hypnose : L'EMDR est une méthode qui repose sur la stimulation bilatérale et un protocole structuré pour retraiter l’information traumatique. Appliquer uniquement la stimulation bilatérale sans suivre le protocole structuré ne produit pas les mêmes effets. Il en va de même pour l’hypnose : sans intervention spécifique sur le traumatisme ou la cognition dysfonctionnelle, il n’y a pas de transformation durable.
  • Thérapie cognitivo-comportementale (TCC) et hypnose : La TCC vise la restructuration des schémas cognitifs. Des études (Kirsch, Montgomery & Sapirstein, 1995) montrent que l’intégration de l’hypnose en TCC améliore les résultats, mais uniquement lorsque l’hypnose est dirigée vers un objectif thérapeutique clair (ex. restructuration cognitive sur la peur du rejet).
  • Psychanalyse et hypnose : Freud a abandonné l'hypnose parce qu’il n’avait pas de cadre stratégique clair à l’époque. Milton Erickson, lui, a montré que l’hypnose pouvait être efficace si elle était intégrée dans une stratégie thérapeutique bien pensée.

Exemple clinique :

  • Un patient souffrant d’un trouble panique peut être mis en état hypnotique, mais s’il n’y a pas de travail sur la restructuration cognitive ou l’exposition progressive aux stimuli anxiogènes, les attaques de panique continueront.

4. L’inefficacité des approches non stratégiques : preuves et cas pratiques

  • Hypnose sans stratégie clinique : Une étude de Milling et al. (2018) a montré que l’hypnose seule n’était pas plus efficace qu’un placebo dans certaines applications (comme l’anxiété) lorsqu’elle n'était pas accompagnée de suggestions thérapeutiques ciblées.
  • Psychothérapie non structurée : Une méta-analyse de Wampold et Imel (2015) a démontré que les approches non fondées sur une stratégie clinique claire avaient des taux d’efficacité significativement plus faibles que les approches structurées.

Cas concret :

  • Un thérapeute qui se contente de « laisser parler » son patient sans guider l’entretien ni structurer les interventions thérapeutiques obtient généralement des résultats moins probants qu’un praticien qui suit un cadre méthodologique précis (ex. exposition graduelle pour les phobies, protocole de traitement des traumas, travail sur les schémas cognitifs, etc.).

Conclusion

L’hypnose et la psychothérapie ne sont efficaces que lorsqu’elles sont intégrées dans une stratégie clinique bien pensée. L’état hypnotique facilite le changement, mais c’est le contenu de l’intervention qui produit les effets thérapeutiques réels. De même, la psychothérapie, si elle est dénuée d’une approche méthodologique rigoureuse, risque de n’être qu’une discussion sans impact thérapeutique profond.

Ainsi, ce qui est travaillé, et comment cela est structuré, a un impact prépondérant, bien au-delà du simple fait d’être en état d’hypnose ou en thérapie.

Bibliographie

  • Jensen, M. P., Adachi, T., & Hakimian, S. (2015). Brain Oscillations, Hypnosis, and Hypnotizability. American Journal of Clinical Hypnosis, 57(3), 230-253. pubmed.ncbi.nlm.nih.gov
  • Wampold, B. E., & Imel, Z. E. (2015). The Great Psychotherapy Debate: The Evidence for What Makes Psychotherapy Work (2nd ed.). New York: Routledge. annualreviews.org+1routledge.com+1
  • Lynn, S. J., Green, J. P., Accardi, M., & Cleere, C. (2010). Hypnosis and Smoking Cessation: The State of the Science. American Journal of Clinical Hypnosis, 52(3), 177-181.
  • Milling, L. S., Valentine, K. E., McCarley, H. B., & LoStimolo, L. M. (2018). Hypnotic Suggestion Reduces Experimental Pain: A Meta-Analysis of Laboratory Studies. Psychological Bulletin, 144(8), 674-709.
  • Wampold, B. E. (2015). How Important Are the Common Factors in Psychotherapy? An Update. World Psychiatry, 14(3), 270-277. annualreviews.org+1pmc.ncbi.nlm.nih.gov+1
  • Kirsch, I., Montgomery, G., & Sapirstein, G. (1995). Hypnosis as an Adjunct to Cognitive-Behavioral Psychotherapy: A Meta-Analysis. Journal of Consulting and Clinical Psychology, 63(2), 214-220.
  • Wampold, B. E., Mondin, G. W., Moody, M., Stich, F., Benson, K., & Ahn, H. (1997). A Meta-Analysis of Outcome Studies Comparing Bona Fide Psychotherapies: Empirically, "All Must Have Prizes". Psychological Bulletin, 122(3), 203-215.annualreviews.org
  • Wampold, B. E., Minami, T., Baskin, T. W., & Callen Tierney, S. (2002). A Meta-(Re)Analysis of the Effects of Cognitive Therapy Versus "Other Therapies" for Depression. Journal of Affective Disorders, 68(2-3), 159-165.annualreviews.org
  • Mayo-Wilson, E., Dias, S., Mavranezouli, I., Kew, K., Clark, D. M., Ades, A. E., & Pilling, S. (2014). Psychological and Pharmacological Interventions for Social Anxiety Disorder in Adults: A Systematic Review and Network Meta-Analysis. The Lancet Psychiatry, 1(5), 368-376.hhs.nd.gov
  • Cuijpers, P., Reijnders, M., & Huibers, M. J. H. (2019). The Role of Common Factors in Psychotherapy Outcomes. Annual Review of Clinical Psychology, 15, 207-231. pmc.ncbi.nlm.nih.gov+2hhs.nd.gov+2annualreviews.org+2

Article écrit avec ChatGPT 4.o

Stéphane Roux,

Hypnothérapeute à Lyon depuis 2006

Hypnose Lyon

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