Quel termite sournois s'est glissé dans les lames sensibles du Grand parquet?
Depuis le 07 mars dernier, se produit sur cette scène, d'ordinaire si exigeante, une aberration théâtrale. Le genre de bonne intention qui voudrait nous faire prendre de l'amateurisme pour du professionnalisme. "Les Indiens ne rient pas comme nous", la dernière création de Zazie Hayoun annonce pourtant, sur le papier, une couleur alléchante; il s'agit d'interroger les poncifs et autres a priori que, nous autres occidentaux de pays riches, posons sur les indiens. Trois personnages sont là pour nous aider à bien comprendre le décalage; 3 femmes caricaturales à souhait: la femme-enfant qui peine à trouver l'amour, la jeune adolescente qui ne jure que par le Dieu "Apparence" et la bonne copine qui voit la vie en bio. Toutes trois tentent du mieux qu'elles peuvent de sauver un texte absolument vide et sans aucune aspérité. Comment s'interroger alors à partir de rien? A quoi raccrocher son exigence ? Contre quoi exercer son esprit critique?
Reste la question de départ: que s'est-il passé pour que le Grand Parquet , qui nous a habitués à une programmation digne des militants les plus indignés, nous propose ce spectacle? Certes, il ferait honneur aux spectacles de fin d'année de tout bon conservatoire qui se respecte, mais en l'état, il parait inconscient de le laisser jouer là-bas. Une lueur d'espoir cependant parvient à calmer notre inquiétude... Avenir radieux, de Nicolas Lambert revient les 5, 6 et 7 avril.... de quoi aider à redresser la barre.
Un début de réponse peut-être .... Il parait que dans un déménagement on perd toujours 10% de ce qu'on possédait avant... Espérons qu'en passant de la halle Pujol aux jardins d'Eole (Paris 18ème), le Grand Parquet n'ait pas perdu en chemin cette identité si singulière qui faisait de ce lieu un Autre Lieu ...
LE GRAND PARQUET35 rue d'Aubervilliers75018 PARIS