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Billet de blog 16 octobre 2023

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Stop au mépris dans les établissements privés sous contrat

Ce matin, un temps de recueillement et d'échange pour notre collègue Dominique Bernard assassiné, était organisé dans tous les établissements de France ou presque... Malheureusement, certaines directions d'établissements privé sous contrat, en ont décidé autrement, passant outre les directives de M. Gabriel Attal. Une vraie honte !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Une fois de plus, l’enseignement catholique a démontré que les personnels enseignants du privé sous contrat ne pouvaient recevoir la même considération et respect que leurs collègues du public. Pourtant, l’assassinat de Dominique Bernard nous touche tout autant. Les drames se répètent sinistrement, dans le public comme dans le privé, à Toulouse en 2012 ou à Saint-Jean-de-Luz cette année.     
Ce dimanche, bon nombre d'enseignants du privé ont découvert que les directives nationales concernant les deux heures banalisées du 16 octobre ne les concernaient pas. Une fois de plus, l’enseignement catholique a fait preuve du plus grand :

  • mépris des directives ministérielles concernant le temps banalisé de 8h à 10h, passant outre les consignes de M. Attal : « À cette fin, les cours sont annulés pour les élèves jusqu’à 10 heures, moment où ils rejoindront leur établissement », directives également relayées par le SGEC (Secrétariat Général de l'Enseignement Catholique).

Pourtant, de trop nombreux chefs établissements du privé sous contrat de l'ensemble du territoire français en ont décidé autrement. Les deux heures qui devaient être banalisées ont été réduites à moins d'une heure voire inexistantes comme à Sophie Barrat (Chatenay Malabry), Notre Dame du Grandchamp (Versailles), à Sainte Marie (Seine et Marne), à La Croix Rouge à Brest ou au Kreisker à St Pol-de-Léon. La liste est longue et non-exhaustive, les réseaux sociaux se sont affolés dès dimanche matin, à réception des courriels et sms des directions… À Jeanne d’Arc de Montrouge, la direction a revu sa copie du samedi en urgence dimanche après avoir reçu un courriel du SPELC. Déjà en 2021, aucun hommage n’y avait eu lieu pour Samuel Paty. A Notre Dame (Bourg la Reine), la Direction a également fait marche arrière le dimanche.

Plusieurs syndicats ont interpellé les Recteurs de leurs académies en listant les établissement privés refusant d'appliquer l'hommage national. Dans de nombreux territoires ruraux, l'invocation des transports scolaires non modifiables a été la première des raisons pour justifier les cours habituels, avec une mention spéciale à ce directeur, refusant de banaliser les cours : « Dans un tel contexte, il est essentiel que nous soyons tous solidaires ». 

Effectivement, il nous faut régulièrement être solidaire de nos collègues de la vie scolaire, en sous-effectif flagrant, à qui aurait été dévolu les élèves dès 8h00, malgré un budget de fonctionnement accordé, qui pourtant devrait suffire à financer ces postes. Il aurait aussi suffi aux préfets de retarder les départs de ces cars de deux heures, comme ils se l'autorisent en cas d'annonce de possible duvet de neige par Météo-France. Ces mêmes cars, départementaux, ont pourtant amené les élèves à leurs établissements publics des mêmes communes où les directives ont été appliquées.

  • mépris vis-à-vis de son personnel « de seconde zone » : il n'a pas été ressenti, par ces directions, la nécessité après cet énième drame, de prendre le temps d’être en pensées avec leur collègue assassiné, les collègues blessés, l'école d'Arras, et de consacrer ce temps déjà restreint, à des échanges essentiels entre collègues, avant de tenter de reprendre les cours avec ce qu'il se peut de sérénité, en un discours commun.

Nous ne pouvons accepter un tel mépris. Les établissements privés ont un contrat avec l’État. Ils ne peuvent pas, d’un côté profiter des fonds publics alloués et des services de collègues certifiés, et de l’autre, se sentir au-dessus des lois et des directives ministérielles.

M.Attal a, dans sa communication, rappelé que ce temps banalisé « permettra ce temps d’échange tout à la fois humain et pédagogique entre vous ». Où est passé le côté humain dans l’enseignement catholique ?

Il semble que pour de trop nombreux chefs d’établissements du privé, l’accueil des élèves devait se faire à tout prix ce lundi 16 octobre, comme à nouveau un moyen d'asseoir une différence de service avec le public, sans considération pour son personnel enseignant. Nous le percevons aussi comme un profond manque de respect pour notre profession, et pour l'ensemble des victimes d'Arras.

Cela vient corroborer les nombreux témoignages et les articles de notre blog.

L’enseignement catholique soigne sa vitrine et fait la publicité des valeurs chrétiennes. Mais la réalité de ses coulisses est toute autre :

Https://stopsouffranceetablissementscatho.blogspot.com

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