StopsouffrancEC

Abonné·e de Mediapart

11 Billets

0 Édition

Billet de blog 17 mars 2025

StopsouffrancEC

Abonné·e de Mediapart

LETTRE OUVERTE à la direction du SGEC

Monsieur Delorme, Le collectif Stop Souffrance EC est né à Montrouge après que des parents d’élèves, membres d’un collectif de 156 parents mécontents mais surtout inquiets, aient remué ciel et terre pour que la situation dramatique au sein de l'établissement Jeanne d'Arc soit enfin considérée, et non plus méprisée.

StopsouffrancEC

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Malgré l’envoi de nombreux courriers faisant état d’agissements inquiétants, parfois de violences de la part de la cheffe d’établissement, ils n’ont reçu aucune réponse. En échange, il a été ressenti du mépris et des pressions. Préférer étouffer plutôt que de se saisir du problème. Préférer nier et fermer les yeux plutôt que de protéger les victimes. Pourtant, les conséquences ont été dramatiques pour certains. Se sont ajoutés au collectif devenu rapidement national, des enseignants, des salariés OGEC, des parents et des élèves de la France entière. Pour chacun, ce sont des faits dénoncés en vain, laissant soit la situation perdurer, soit des attaques retournées contre le/la/les lanceurs d'alerte par les chefs d'établissement, jusque même inciter les services du rectorat à punir ces enseignants qui ont osé adresser un problème qui pourrait salir la vitrine : atteintes à la laïcité, harcèlement, détournements de fonds publics, perversion, pédophilie, quitte même à mettre en danger ces enseignants, parfois attaqués dans leur intégrité, jusque physiquement.

L’actualité est secouée par le scandale de Bétharram et comme vous, nous condamnons les atrocités subies par ces anciens élèves. Votre prise de parole dans la presse s’est pourtant faite attendre et ne nous a pas convaincus. Pire, elle est en contradiction totale avec la réalité, au sein des établissements.

Pour vous citer : « Pendant longtemps, il y a eu une loi du silence » auprès du Ouest-France. Comme vous, nous aimerions en parler au passé. Ce collectif cesserait alors d'exister. Vous dites également dans un entretien au Figaro qu’: «  il y a une tendance néfaste à vouloir protéger une institution avant de protéger une personne ». Nous vous le confirmons. C’est ce qui ressort de tous les témoignages que nous recevons et dans les articles de presse partagés sur le blog. Vous ajoutez à votre propos que « Ce temps est définitivement révolu. ». Nous aimerions le croire. Ce que votre site EC met en avant sont des livrets d'un autre temps, de l'époque où la violence physique envers les élèves était une évidence admise de tous, dès lors que c'était un prétexte biaisé à la poursuite d'atteinte d'excellence (?). Aucun de ces livrets n'adresse les réalités d'aujourd'hui, celle où la violence des frères et sœurs investis dans les écoles à internat s'est convertie en la cooptation d'individus laïcs, nommés par évêques, sans en vérifier les compétences, sans formation solide, sans engagement à respecter pleinement ce que le contrat avec l'État induit. L'impunité de ces directeurs perdurera sans changements notoires rapidement.

Une chose est certaine, dans beaucoup d’affaires médiatisées ou non, l’enseignement catholique peine à reconnaitre sa responsabilité. 

Mediapart écrit en parlant de vous qu’ : « il refuse pourtant de reconnaître des dysfonctionnements et explique que si défaillances il y a, « elles sont collectives ». « Il faut savoir pourquoi l’État ou le rectorat n’a pas agi », se défausse-t-il, affirmant « ne pas avoir attendu ce scandale » pour tirer des leçons. »

Faut-il attendre que des affaires comme celle de Bétharram et tant d’autres soient médiatisées pour que l’enseignement catholique se préoccupe enfin des victimes ? À la lumière des scandales « Stanislas », « Bétharram », mais aussi à Pau, à Nice, à Compiègne... à Montrouge, et tant d'autres affaires encore tues, en Bretagne, en Alsace, dans chaque recoin du territoire, quand admettrez-vous que le problème est profond et qu'il faille enfin en prendre les commandes ? À moins que l'État ait tout simplement à statuer pour vous... il suffirait de le reconnaître.

Nous avons tous fait le choix de l’enseignement catholique mais nous refusons qu’il soit « un système éducatif parallèle, avec des règles qui lui sont propres » capable des pires atrocités.


Au plaisir de vous voir enfin agir,


Très bien cordialement,

Collectif Stop Souffrance dans les établissements catholiques

stopsouffranceetablissementkto@gmail.com

@StopsouffrancEC

https://stopsouffranceetablissementscatho.blogspot.com/

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.