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L'esprit de l'inspecteur Méndez !

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Billet de blog 15 novembre 2024

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L'esprit de l'inspecteur Méndez !

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Faut-il vraiment arrêter la machine ?

Ricardo Méndez en est à présent pleinement convaincu… L’homme doté de son sens critique et de son libre-arbitre est de trop dans ce monde numérique… Faut-il vraiment arrêter la machine comme le propose Félix Tréguer dans son ouvrage « L’utopie déchue » ? https://inspecteurmendez.art/2024/10/03/faut-il-vraiment-arreter-la-machine1/

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L'esprit de l'inspecteur Méndez !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

21h36, Barcelone, Orient Express Cocktail Bar, tout près des Jardines de Emma. Un individu à la veste tachée et élimée, le noeud de cravate déserré, commande d’un signe de la main un septième verre de zurracapote… Ce soir-là, cet homme est dépassé… Sous ses yeux, un document officiel dactylographié et signé de la main de son chef direct : le commissaire principal Monterde. Tous les serveurs du bar ont identifié l’inspecteur Ricardo Méndez, avalant prestement cocktail sur cocktail. Le flic humaniste a peine à croire ce qui lui arrive… Sa hiérarchie a engagé contre lui une procédure pouvant conduire à sa radiation des cadres pour alcoolisme et insuffisance professionnelle. Monterde lui a asséné ce matin même : « Putain, Méndez ! Vous êtes dépassé ! Vous finissez vendredi ! Le nouveau logiciel de police prédictive « Smart Police » fera le boulot bien mieux que vous ! On arrêtera les coupables avant même qu’ils ne commettent leurs délits ! »

Ricardo Méndez en est à présent pleinement convaincu… L’homme doté de son sens critique et de son libre-arbitre est de trop dans ce monde numérique… Faut-il vraiment arrêter la machine comme le propose Félix Tréguer dans son ouvrage « L’utopie déchue » ?

Mais d’abord, de quelle machine parle-t-on ? Il s’agit bien entendu de la MIC (Matrice d’Interconnexion et de Contrôle). La notion de MIC a été développée par Méndez dans son tout premier article publié sur ce blog. Le lecteur devra le lire ou le relire pour bien comprendre les développements de l’homme de loi licencié.

https://inspecteurmendez.art/2022/10/23/cliches-dedies-a-linspecteur-mendez/

La notion de MIC est difficile à appréhender car cette entité est… virtuelle. La MIC est un exemple de virtualisation à échelle planétaire… consistant à simplifier le réel puis à le transformer. L’objectif ultime est de supprimer purement et simplement celui-ci et faire « comme si » la MIC était le réel… Le lecteur curieux lira un précédent article du condé barcelonais.

https://inspecteurmendez.art/2023/03/05/la-virtualisation-ou-la-theorie-de-comme-si/

Réhumaniser le Monde

Pour remettre l’Homme au centre du Monde, il faut donc détruire la MIC. Arrêter la machine dirait Félix Tréguer.

Les détracteurs de Méndez vont pousser des cris d’orfraie… Le policier désinvolte est donc, c’est maintenant certain, un utopiste alcoolique qui souhaite casser net la marche bénéfique du progrès technique, la nouvelle religion universelle de l’Homme.

Détruire la MIC

Nous sommes tous convaincus que cet objectif est très difficile à atteindre.

Détruire la MIC, est-ce revenir aux technologies d’il y a 50 ans ?

La MIC repose sur une informatique centralisée et détenue par quelques centaines d’ultra-riches. Elle utilise des algorithmes appliqués à des données statistiques massives concentrées dans quelques mains. Elle désociabilise l’Homme et à terme l’excluera des chaînes productives, distributives et décisionnelles. La MIC n’est pas un simple outil technologique. C’est une entité virtuelle destinée à exclure l’Homme du système productif en le ravalant au rang de simple objet biochimique passif. Le rêve des capitalistes néo-classiques qui nous gouvernent ! Détruire la MIC, c’est, in fine, anéantir un modèle économique absurde consistant « à Aller droit dans le mur en appuyant sur l’accélérateur tout en sabotant les freins ! » Une forme de suicide collectif d’une société composée de « vivants qui n’aiment plus la vie. » concluerait Aurélien Barrau.

https://inspecteurmendez.art/2023/12/09/quest-ce-que-labsurdite/

Les dirigeants de l’industrie informatique ont berné politiques et populations en faisant croire que le modèle numérique mondial reposant sur la fameuse Matrice est le seul modèle industriel viable (surtout source d’hyper-profits ! RM). Le concept d’Intelligence Artificielle (IA) a porté à son paroxysme cette escroquerie intellectuelle. Selon les hyper-riches, ce modèle numérique serait le seul système économique porteur de bienfaits pour l’Humanité entière ! Laurent Alexandre s’est fait le chantre de cette gigantesque et grotesque absurdité dans le milieu francophone.

N’y aurait-il pas d’autres modèles économiques qui ne reposeraient pas sur la Matrice ? Et bien si… Et les plus vieux lecteurs de Ricardo ont connu une période où certains acteurs économiques ont tenté de réconcilier informatique et liberté avant, malheureusement, la reprise en main par les états et des industriels.

Au cours de la période subversive 1980-2001, l’informatique, sous l’impulsion des hackers et des ténors de l’Open Source, entre dans une période militante… Ces technophiles, souvent issus du monde hippie, rêvent d’une informatique décentralisée et libre. Cette période est très bien décrite par Félix Tréguer dans l’utopie déchue qui est aussi « une contre-histoire d’Internet« .

Les serveurs (et surtout les données hébergées) sont aux mains des utilisateurs, la parole se libère, la censure est contournée. Les mathématiques permettent de protéger la vie privée et certains mettent en place une forme de crypto-anarchie en construisant le fameux réseau TOR, les logiciels open source s’affranchissent du système des brevets. Les serveurs de Big Brother sont hackés…

https://inspecteurmendez.art/2023/09/02/lopen-source-et-le-pelerinage-de-ricardo-mendez/

Vous l’aurez compris, ce modèle de développement numérique est à l’inverse de celui que nous connaissons… Malheureusement, à partir de 1990, on assiste à une reprise en mains, sous des prétextes fallacieux de productivité et de sécurité, une reféodalisation des systèmes informatiques au profit des états et des multinationales qui misent sur la concentration des données et leur exploitation à des fins juridiques et commerciales au mépris des populations et des droits élémentaires des citoyens. Tout est bon pour renforcer ce modèle absurde notamment en développant des plateformes numériques accessibles via un terminal difficilement « hackable » et connecté en permanence avec la Matrice, le smartphone. Exploitation de données massives, injection de l’IA qui n’a d’intelligence que le nom…

Démonstration est donc faite que le numérique tel qu’on l’a imposé aux populations n’est pas la seule voie possible…

Détruire la MIC et la remplacer par une informatique libre et décentralisée, est-ce possible ?

Qui parle de la Matrice ? Presque personne, le débat n’a pas lieu. Presque aucun article de presse, aucun débat argumentaire au niveau des élus des pays démocratiques… Pourquoi un tel silence assourdissant ? Hormis l’inculture crasse des populations en matière d’Histoire des Sciences et Techniques, l’ignorance et la corruption des politiques de tous bords, la soumission de l’Ecole à l’Etat et aux lois du marché participent à l’affaiblissement de la compréhension de notre environnement technologique, de notre libre-arbitre et, in fine, conduit à l’asservissement de l’Homme par la machine au seul profit de quelques uns.

Quelques faibles voies tentent de se faire entendre et de percer le rideau de fumée de la propagande officielle, Eric Sadin, les « gars du Garage » (La Quadrature Du Net), Aurélien Barrau … en France Matthew B. Crawford aux USA, entre autres.

https://inspecteurmendez.art/2024/01/01/la-vie-spectrale/

https://inspecteurmendez.art/2023/02/25/prendre-la-route/

https://inspecteurmendez.art/2024/01/13/lhypothese-k/

Détruire la MIC… en pratique…

  • Cibler le talon d’Achille de la Matrice

Une des raisons qui expliquent que les populations n’ont pas conscience de l’existence de la MIC est que celle-ci est une nébuleuse… une entité abstraite, virtuelle qui ne semble pas impacter le quotidien des citoyens (même si, évidemment, c’est exactement l’inverse… ). L’individu-consommateur ne voit de la MIC que des interfaces web ou des « applications » (celles des plateformes). Et ces plateformes sont perçues comme indépendantes les unes des autres.

Mais, la Matrice repose, avant tout, sur un ensemble de datacenters (entrepôts de serveurs dédiés au traitement et au stockage des données informatiques) reliés entre eux par des réseaux de télécommunications.

La matrice a pour socle un ensemble de datacenters communiquant entre eux. Ca c’est du réel ! Ca se touche, ça se palpe. Ca consomme de l’eau, de l’électricité. Ca chauffe.
Rien de virtuel là-dedans !

Ricardo Méndez

Le talon d’Achille de la Matrice, c’est bien le réseau de datacenters qui provoque beaucoup de nuisances écologiques.

Pour dynamiter la MIC, il faut interdire les nouvelles implantations de datacenters. C’est simple !

Ricardo Méndez

Ca, tous les citoyens et élus peuvent le comprendre ! Une idée simple, une réalité bien concrète. Prête, avec un peu de bonne volonté, à figurer en bonne place dans certains programmes électoraux.

La Quadrature Du Net a relaté une conférence de presse à Marseille mettant en avant les problèmes environnementaux des datacenters.

https://www.laquadrature.net/2024/09/16/conference-de-presse-a-marseille-contre-les-data-centers/

Géographie des datacenters dans le monde.

Les datacenters consomment 6 à 10 % de la consommation énergétique mondiale (10% en France). Cette consommation est croissante. A terme, cette situation ne sera, de toute façon, pas tenable. Nul n’envisage, actuellement, d’arrêter l’implantation des datacenters mais seulement de les rendre moins énergivores. Une sorte de greenwashing, du technosolutionnisme, encore et toujours… Voir à ce propos la position du CNRS :

Penser des datacenters moins énergivores (CNRS)

Il faut donc avoir le courage d’aller jusqu’au bout du raisonnement et décider d’interdire toute nouvelle implantation de datacenters sur des critères de puissance électrique absorbée et de densité/km2 :

Interdire tout nouveau datacenter dont la puissance électrique absorbée serait supérieure à un certain seuil et imposer une limite de la puissance électrique absorbée des datacenters / km2 (pour éviter la multiplication des « petits » datacenters dans une région donnée).

  • Conscientiser gouvernements et populations

Pour faire adopter une solution au plus grand nombre, il faut que celle-ci soit simple à comprendre et qu’elle apparaisse comme une réponse à des problèmes considérés comme essentiels par une majorité de citoyens. Ensuite, il devient presque facile d’intégrer cette solution dans un programme politique humaniste et/ou écologiste…

La stratégie proposée revient donc à utiliser la « fibre écologiste » comme cheval de Troie pour arriver à l’objectif caché : la destruction de la Matrice au profit d’une informatique véritablement au service de l’Homme.

  • Les ONG doivent faire le job

L’erreur serait de miser sur une prise de conscience des industriels et des politiques. Les industriels (et leurs actionnaires) sont là, comme au casino, pour rafler la mise en exploitant le filon de l’informatique concentrée mondiale considérée comme le nouvel Eldorado. Les politiques ne se sont pas appropriés, pour la plupart, la culture des sciences et techniques et certains sont clairement corrompus et donc à la botte de l’industrie.

Restent les Organisations Non Gouvernementales (ONG). Ces structures ont l’expérience de combats de ce type-là. Interdire à terme la plupart des datacenters ressemble fort à l’interdiction… des centrales à charbon ou nucléaires. Le coup est osé mais jouable. D’autant que la plupart des datacenters sont situés dans des pays démocratiques considérés comme politiquement stables.

En guise de conclusion : pourquoi est-ce si important de détruire la MIC ?

Toutes les activités humaines et surtout les plus délétères s’appuient sur la Matrice…

Supprimer la Matrice (ou même peut-être en évoquer l’idée ce qui ne rassurerait pas le marché financier !) serait analysé comme une forme de chaos pour les industriels et gouvernements mais, a contrario, comme une libération pour les populations.

Sans MIC, moins d’industries concentrées à échelle mondiale (l’agriculture par exemple), moins de polices répressives, moins de menottes numériques, plus de liberté pour les citoyens, plus d’écologie, davantage de productions relocalisées… La liste est très longue.

La vraie question in fine : Quel avenir l’Homme veut-il avoir ?

Ricardo Méndez

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