NUIT DEBOUT? PAS SÛR!

Malgré mon grand âge je continue d’être surprise par des manifestations indignes des causes que l’on prétend défendre. Qu’à fait, qu’a dit de si grave Alain Finkielkraut pour se faire ainsi conspuer, maltraiter, cracher dessus, par une poignée de ringards intolérants, dogmatiques qui ne savent même pas où ils se situent eux-mêmes, qui ne peuvent se revendiquer de rien car ils n’ont pas grand-chose à leur actif et ils ont tout à prouver?
FINKELKRAUT n’est pas réactionnaire, il est passéiste, moi aussi ! Il est nostalgique du respect que l’ont doit à ceux qui vous apprennent quelque chose, nostalgique de l’art en tant que valeur artistique et non marchande, nostalgique d’une courtoisie passée de mode. Moi aussi je suis nostalgique. Nostalgique d’une liberté qui s’arrêtait à la possibilité de gêner les autres. D’une liberté qu’aucune loi ne limitait parce qu’elle s’exerçait dans les limites qu’autorise le civisme et le respect des autres.
Il défend Israël parce qu’il l’aime. Moi aussi ! En tant que symbole mais pas pour autant son gouvernement. Si demain par malheur l’extrême-droite venait aux commandes de la France devrait-on pour autant haïr le Pays tout entier? La gauche de Guy Mollet a envoyé le contingent de jeunes dans les années 50, en Algérie. Nous avons été l’une des nations les plus colonialistes du monde, si les nazis ont eu la Gestapo, les communistes ont crée la STASI, le KGB, les goulags. Qui peut prétendre détenir "la vérité" que souvent il défend si mal ? Pourquoi maltraiter un homme humaniste, de gauche, ancien trotskyste, parce qu’il est nostalgique? Et parce qu’il exprime sa nostalgie, est rapidement étiqueté comme réactionnaire ?
Quitte à passer pour réactionnaire moi-même militante de gauche toute ma vie, et anticolonialiste, je revendique aussi ma nostalgie et que ceux qui ne s’y associent pas me jettent la première pierre. Je n’ai rien oublié du pire que j’ai vécu, mais je préfère être vieille et heureuse de certaines images que véhicule ma mémoire, qu’être jeune, sans idéal, et sans la capacité de m’en créer un, dans une société qui sans vergogne, a inversé la hiérarchie des valeurs.