Réponse du peuple au gouvernement :
Quand on est élu président avec une base électorale de 27%;
Quand on est élu grâce à la déliquescence d'une démocratie devenue malade _ abstentionnisme croissant et chronique, nombre record et malsain de candidats au premier tour, vote-contre au second tour face à l'extrême droite _ ;
Quand on n'a pas de majorité parlementaire;
Quand on pratique, de surcroît, une politique économique ultra-libérale, une politique oligarchique, ploutocratique, inique et cynique, contraire à l’âme de notre pays et contraire à la sauvegarde de notre planète; une politique qui n'avoue pas officiellement son nom mais qui se cache derrière des arguments mensongers pour faire croire qu'elle se préoccupe des intérêts du peuple,...
Et bien, il ne faut pas s'étonner ni s'indigner que près de 70% "des gens", comme vous dites, soient franchement et bien légitimement en colère et, pour certains, hors d'eux à force de ne pas être entendus !
Cela relève du bon sens.
Ce fameux et si clairvoyant bon sens populaire dont vous manquez tant, tant votre vue ne peut qu’avoir fini par se brouiller du haut de votre si odieux et indéfendable mépris de classe.
Car, c'est totalement lunaire, surréaliste. Parce que c'est plutôt à vous, messieurs et mesdames les énarques, qu'un rappel de vocabulaire, un rappel des bases élémentaires de la dignité de votre fonction, s'imposent :
En démocratie, les citoyen.nes ne s'appellent ni vulgairement "les gens", encore moins grossièrement "la foule", ni non plus les derniers de cordée « qui ne sont rien ». Mais ils s’appellent bel et bien, et très dignement, le peuple souverain. Ne vous en déplaise, vous qui revendiquez pourtant haut et fort votre belle élection démocratique.
En plus de relire Max Weber, vous feriez bien de relire aussi la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789.
Dans une démocratie, c'est la volonté de la majorité du peuple souverain qui est censée gouverner le pays, que cette volonté s'exprime dans les urnes ou ici contre votre réforme des retraites, dans la rue, parce qu'elle n'a pas d'autre choix.
Dit autrement et avec la colère d'une citoyenne échaudée depuis six ans :
Dans une démocratie, ce n'est pas à l'égo entêté d'un seul homme, arrivé là à la façon d'un arriviste hors-sol, d'imposer sa volonté personnelle, quelle qu'elle soit, sans écouter son peuple. Dans une démocratie, on n'impose pas son pouvoir coûte que coûte, en maniant les arguments fallacieux et les coups comme un enfant manipule une manette de jeux vidéo pour avoir le plaisir de gagner, en arguant son score réalisé au premier tour, tout en sous-entendant à demi-mot que l'on est en train de sauver son pays mais que son peuple de "gaulois réfractaires" n'a pas les capacités de le comprendre.
Ça, c'est de l'autocratie.
Une autocratie frénétique, au service d’une caste néo-aristocratique bourgeoise, économique, financière et mondialisée, dont vous vous attachez à défendre en sous-main les privilèges, les intérêts et le manque d'éthique démocratique; une caste dont vous vous sentez les obligés, et à cause de qui votre politique fait dangereusement le lit de l'extrême droite, comme partout dans le monde.