Benoît Borrits travaille de longue date sur les formes alternatives d’organisation de la production, sur "l’économie des travailleurs". Il a, dans plusieurs articles et ouvrages1, analysé les apports et les limites des formes collectives de production – dont Coopératives contre capitalisme (Syllepse, 2015), Travailler autrement : les coopératives (Éditions du Détour, 2017). Dans son dernier livre, Au-delà de la propriété. Pour une économie des communs2, préfacé par Pierre Dardot, Benoît Borrits donne un panorama des évolutions des siècles derniers - mouvement coopératif, propriété collective au XIXe siècle, étatisation soviétique, socialisation espagnole de 1936, tentative autogestionnaire des communistes yougoslaves, innovations du XXe siècle. Puis il va plus loin et remet en question la notion même de "propriété", y compris collective, des moyens de production : il envisage la possibilité de la dépasser en y substituant une articulation de "communs" - co-direction d’une unité productive par les travailleurs et les usagers, activités de financement des actifs, de mutualisation des investissements, de redistribution et de péréquation des revenus. Un ouvrage qui s’inscrit bien dans ce mai 2018.
* Michèle Kiintz
1. On retrouvera de nombreuses contributions de Benoît Borrits sur le site de l’association Autogestion(), dont il est co-animateur, et, sur le site de Cerises, ces dossiers et entretiens:
- "Coopératives, marché et transformation sociale"
- "De la coopérative vers l'appropriation sociale"
- "Coopératives contre capitalisme : des utopies concrètes ?"
- "Contribution à un nouveau projet de société, d’économie et de culture - les réalités et les enjeux de ‘l’économie des travailleurs’"
2. La Découverte, 250 p., 19,00 €.