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Billet de blog 5 mai 2012

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À gauche !

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Un éditorial de Roger Martelli

D’ici peu, les dés seront jetés. Nicolas Sarkozy lance ses derniers feux, accroit le malaise, attise la rage, provoque le dégoût. En radicalisant son propos, en cultivant le ressentiment délétère, le Président sortant accélère le processus "d’italianisation" de la droite. De ce côté-là, la perspective devient limpide : réintégrer une extrême droite à peine relookée dans le giron d’une droite extrémisée. Face à cette situation, la seule réponse humainement souhaitable est celle du refus le plus absolu, le plus déterminé et le plus large. Il n’y a aucune échappatoire envisageable, aucune réserve possible. Contre une droite de guerre civile, le vote en faveur de François Hollande se doit d’être massif. Une fois encore, ce n’est pas le seul honneur de la gauche qui est en jeu.

Ce vote sera d’autant plus dynamique et serein que, d’ores et déjà, le premier tour a ouvert un chapitre nouveau. En concentrant ses suffrages, pour la première fois depuis des années, la gauche de gauche est de retour. D’une manière ou d’une autre, c’en est fini du tête-à-tête d’une droite ultralibérale et d’une gauche sociale-libérale. Depuis si longtemps, nous nous étions habitués aux scores étriqués, aux additions mathématiquement défendables (le total de la gauche de gauche) mais politiquement inopérantes (en politique, trois fois quatre n’a jamais donné douze). Cette fois, nous avons un score à deux chiffres fixé sur un seul nom. La construction du Front de gauche, quelles qu’en soient les limites décelables, en a été la clef, tout comme le talent et l’ardeur de son candidat.

Que nous soyons encore loin du compte est évident. Que cela obligera à réfléchir sur ce qui a marché et sur ce qui n’est pas encore au point est une autre évidence. Ce seront nos questions du lendemain. Mais d’ores et déjà un possible est devenu un peu plus qu’un souhait : celui d’une gauche de gauche qui n’est pas vouée à jouer les utilités, qui peut à nouveau espérer concrètement redevenir majoritaire à gauche. Et cette gauche n’est pas seulement celles des sommets, des états-majors et des organisations. La densité des meetings et des manifestations de plein air comme l’engagement plus dense de syndicalistes, d’intellectuels et de militants associatifs ont dit, haut et fort, que peut-être commençaient à se retisser les liens du social et du politique, sous d’autres formes que celles d’hier.

Tout cela est partiel, embryonnaire, sans doute fragile. Mais nous avons trop souvent déploré ce qui empirait pour ne pas saluer avec ardeur ce qui va dans le bon sens. C’est sur ces surgeons prometteurs qu’il faudra s’appuyer. Nous en aurons besoin.

* Roger Martelli

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Paru dans Cerises

Sommaire du n°141 - 4 mai

- édito : À gauche ! - Roger Martelli
- gâteau : Une nouvelle gauche en gestation face au capitalisme en crise - G. Alfonsi, B. Calabuig
- cuisine alternative : Quel second tour - Pierre Zarka
- fromage et dessert : Qui a traversé le Sahara a appris la valeur de l'eau - Philippe Stierlin / 1er mai 1995-2012
- tribune : Le socialisme gourmand -Paul Ariès
- cocktail : Idées reçues - Fralib - Casseroles - Pirates
 
CQFD de la canaille et les liens clicables à l'écran sur : Subversion - Dégage ! - Un autre monde - Prisonniers palestiniens - Occupy Frankfurt - Élections - Notre-Dame-des-Landes

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