Éditorial de Cerises n°154
Il est vain de s'interroger sur le choix : entre être dans l'opposition ou faire pression sur le gouvernement pour qu'il "respecte" ses promesses. Et d'abord quelles promesses ?
Celle de renégocier le traité ? Celle de mettre fin à la casse du service public?
On sait ce qu'il en est, le traité est exactement le même, à la virgule près, que celui rédigé par Sarkosy et Merkel. Ce traité va servir de caution à une politique d'austérité conduisant droit à l'échec.
Quand ils étaient dans l'opposition, les socialistes disaient pis que pendre de la Révision générale des politiques publiques (RGPP). Dans sa lettre de mission, le Premier Ministre affirmait que la période de la RGPP était close ! Le 28 septembre, après audits, la RGPP, certes « mal engagée sur la forme », mais « nécessaire sur le fond », revient par la fenêtre sous un autre nom. Hélas ! le nom ne fait rien à l'affaire, les conséquences sont les mêmes : désengagement de l'État, abandon de missions, fusions, restructurations, suppressions d'emplois, souffrance des agents... en clair, la casse des services publics continue, laissant à l'abandon des parties entières du territoire - et après l'on s'étonnera que tant de citoyens votent pour le Front National !
Nous savions que ces promesses étaient impossibles à tenir car elles nécessitaient des éléments de rupture claire avec le système capitaliste. Sans ces ruptures indispensables, le gouvernement est obligé de poursuivre dans la même voie qu'avant, en voulant en plus être "meilleur élève".
Dans plusieurs pays européens, des milliers de citoyens se lèvent contre ces politiques d'austérité, présentées comme inéluctables. La manifestation à Paris le 30 septembre est une amorce. Non, la politique d'austérité n'est pas la seule possible, oui, on peut faire autrement à condition que les citoyens reprennent la main, se mobilisent et mettent en oeuvre de véritables ruptures sociales et économiques comme l'appropriation sociale .
Marie-Claude Herboux
M.-Cl. Herboux est membre de la FASE (Calvados)