(les fouille merde)
C’est certainement dans les rangs du journalisme que l’on trouve aujourd’hui le meilleur de la gauche contestataire étatsunienne. Mother Jones vient d’en fournir de nouvelles preuves, accablantes pour Mitt Romney, le républicain qui déteste et méprise 99 % de ses concitoyens. Voir les videos sur le site motherjones.com.
Et d’ailleurs, ce nom, Mother Jones, est tout droit sorti des grandes pages du syndicalisme américain, des Wobblies de 1905 et du Socialist Party de 1913. Maman Jones donc, la grand-mère des agitateurs et des grévistes, née Mary Harris à Cork, en 1837, misérable petite Irlandaise chassée de son pays par la famine ; morte en 1930 et enterrée à Chicago auprès de mineurs grévistes assassinés (1).
Mother Jones, un bi-mensuel créé en 1977 qui tire à 240 000 exemplaires (pour 307 millions d’habitants !) et dont la blogosphère s’arrache les pages web depuis le 17 septembre dernier. C’est grâce à lui que l’on se souvient encore de Mary Jones, mais aussi des malfaçons de la Ford Pinto car Mother Jones pratique l’enquête journalistique pugnace et mordante, dénonciatrice, à l’image des Muckrakers de 1900 qui combattaient les trusts et leurs profits, dont Romney est le digne héritier.
Marie-Agnès Combesque, 5 octobre 2012
(1) Maman Jones, Autobiographie, Maspero, 1977 pour la traduction française.
Chronique hebdomadaire "Le goût d'ailleurs" - n°154 - Grèce